Pour la présidente de la FNSEA, interrogée samedi par Bernard Poirette sur le scandale de la viande avariée polonaise vendue en France, il incombe au consommateur de se montrer plus exigeant sur le contenu de son assiette.
Près de 800 kilos de viande bovine avariée d’origine polonaise ont été importés en France, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume. Sur ce total, 650 kilos ont été identifiés par les autorités ; 500 kilos ont été détruits, mais 150 kilos déjà vendus aux consommateurs. Les équipes du ministère restent mobilisées pour retrouver cette viande. "Je suis révoltée de voir que des circuits commerciaux comme ça existent encore", a réagi dimanche, au micro de Bernard Poirette sur Europe 1, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA.
Des circuits commerciaux qu'il faut mieux surveiller. "En France nous avons une rigueur sanitaire très élevée, nous la respectons, nous avons même la traçabilité sur les produits transformés. Il est tout à fait anormal que des opérateurs, par cupidité, pour gagner plus, fassent rentrer des viandes peu sûres comme celle-ci", poursuit cette responsable syndicale. "Il y a une fraude commerciale terrible."
Pour l’heure, aucune trace de cette viande frauduleuse n’a été retrouvée dans les circuits de la grande distribution, ont indiqué les autorités. Ce qui laisse penser qu’elle a été vraisemblablement vendue aux consommateurs via des boucheries. "Ça veut dire que ce sont des circuits commerciaux différents, mais qu’il faut tous les surveiller", relève Christiane Lambert. De son côté, le parquet polonais d'Ostroleka, au nord de Varsovie, a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête sur l'abattage et la commercialisation de bovins malades par un abattoir local, à rebours de la réglementation.
Le rôle du consommateur. "Le ministère de l’Agriculture et les autorités sanitaires [françaises, ndlr] doivent être extrêmement vigilants", estime encore la présidente de la FNSEA, pour qui il incombe aussi au consommateur de s’informer sur le contenu de son assiette. "Le meilleur garant de tout ça, qui est-ce ? C’est le consommateur", martèle Christiane Lambert. "S’il exige de la viande française, en restauration hors-domicile, en grande surface et chez son boucher, on ne verra plus ces flux commerciaux frauduleux", conclut-elle.