En province, plusieurs rassemblements en hommage aux victimes des attentats de Paris ont eu lieu dans l'après-midi, donnant parfois lieu à des tensions. A Lille, où 500 personnes défilaient à l'appel de la Ligue des droits de l'Homme, l'arrivée d'une quinzaine de militants d'extrême droite a obligé les CRS à s'interposer en formant un cordon de sécurité.
Quinzaine de perturbateurs. Portant des drapeaux tricolores, ces militants identifiées par la LDH comme appartenant au Front national, ont scandé: "Expulsons les islamistes" et fait éclater des pétards. Plusieurs manifestants les ont alors repoussés, en criant "Dehors les fachos", et les ont hués, avant qu'une quinzaine de CRS s'interposent en formant un cordon de sécurité, selon la journaliste de l'AFP. La tension a été vive durant quelques minutes.
Une perturbation filmée par les caméras de La Voix du Nord :
Repoussés par la foule. Devant l'hostilité à leur présence, les militants d'extrême droite ont ensuite quitté le rassemblement en criant "islamistes expulsion" et se sont engagés dans une rue commerçante attenante. La mairie de Lille, dirigée par Martine Aubry (PS), avait un peu plus tôt rappelé sur Twitter les instructions de l'Etat appelant à "reporter tous les rassemblements dans l'immédiat" suite aux attentats de Paris.
Conformément aux instructions de l'Etat, la ville de Lille conseille de reporter tous rassemblements dans l'immédiat
— Lille (@lillefrance) November 14, 2015
Des tensions à Metz également. De même, à Metz, une dizaine de militants identitaires ont perturbé le recueillement d'un demi-millier de personnes devant le monument aux morts. "On a pas peur", pouvait-on lire sur une pancarte et "Vous allez vous aimer les uns les autres bordel de merde", sur une feuille déposée sur les lieux, imprimée en blanc sur fond noir.
Des manifestations pacifiques partout ailleurs. Sous l'ombrière du Vieux-Port de Marseille, 100 à 200 personnes se sont retrouvées autour de petites bougies disposées en forme de coeur ou du symbole "Peace and Love". Quelques messages "Paris vaincra", "Je suis Paris", "On est tous frères" ou "Fluctuat nec mergitur" ("Battu par les flots, mais ne sombre pas"), la devise de Paris. A Poitiers, rare ville à avoir organisé une communion populaire, quelque 5.000 personnes se sont réunies, et des roses ont été déposées sur le parvis de la mairie. A Saint-Quentin (Aisne), où le rassemblement était également à l'initiative de la municipalité, 1.500 personnes se sont rassemblées. Un millier de personnes se sont aussi regroupées devant la mairie de Bayonne.
>> Un hommage, à Nice :
D'autres rassemblements ont été constatés à Quimper (700 personnes), Arras (500), Nantes (450), Limoges (300), sur la place Stanislas de Nancy (200), sous la statue de Jeanne-d'Arc d'Orléans (200 à 300), à Tours (300 personnes), Cherbourg, Caen ou Laval. A Toulouse, 200 personnes environ se sont recueillies devant le Capitole dans un silence quasi-absolu, seulement interrompu par quelques voix chantant parfois La Marseillaise. Souvent jeunes, les manifestants se sont rassemblés devant une tête dessinée au sol à la craie, dont les contours étaient soulignés par des bougies blanches.