Il n'était pas prévu qu'ils aillent sur les Champs-Élysées mais ils se sont finalement invités : les "gilets jaunes" ont manifesté samedi en fin de journée sur la célèbre avenue parisienne, au milieu des touristes et des automobilistes. Un regroupement de plusieurs centaines de manifestants au niveau de la place de l'Étoile a provoqué de brèves tensions avec les forces de l'ordre aux alentours de 17h30.
Mobilisation en baisse. Après avoir marché dans les rues de Paris toute la journée, de Montmartre à Rivoli, les "gilets jaunes" ont atteint les Champs-Élysées à la tombée de la nuit. Malgré une mobilisation en baisse, avec 2.000 manifestants contre 4.000 la semaine précédente, plusieurs groupes se sont rejoints notamment au niveau de la place de l'Étoile. La circulation n'était pas coupée et les "gilets jaunes" ont donc commencé à descendre l'avenue au milieu des voitures.
Policiers pris à partie. Alors que la manifestation parisienne s'était jusqu'ici déroulée dans un calme relatif, la situation s'est tendue en quelques secondes, quand des casseurs, visage cagoulé, se sont mêlés aux manifestants pour s'en prendre aux forces de l'ordre, forçant les CRS à battre en retraite dans un premier temps. Puis, de violents affrontements ont opposé "gilets jaunes" et manifestants. On a notamment pu voir des groupes s'en prendre directement à des policiers débordés. L'un d'entre eux, un motard de la Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI), a été jeté à terre avec sa moto mais a pu se dégager. La moto a été endommagée mais pas abandonnée.
Incident Champs-Elysées sous haute tensions, les forces de l’ordre en sous effectif prennent la fuite. #GiletsJaunespic.twitter.com/ZA3bjPkKoo
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 22 décembre 2018
URGENT - PARIS #22decembre - Les motards de la police attaqués par un groupe d’individus. Une moto a du être abandonnée pour exfiltrer les forces. Un policier a sorti son arme de service. #GiletsJaunespic.twitter.com/2oiUI7w2Lk
— Clément Lanot (@ClementLanot) 22 décembre 2018
Linda Kebbad, déléguée nationale du syndicat SGP-Police-FO, a déploré sur Europe 1 le "lynchage" de ses collègues motards présents sur les Champs-Élysées et pris à partie. "Je peux comprendre l'humain et ses faiblesses mais là on est dans l'exagération", a-t-elle dénoncé, évoquant notamment des "jets de trottinettes" sur les forces de l'ordre.
Nos collègues victimes ce soir d’un lynchage sur les Champs Elysées. S’ils n’étaient pas parvenus à fuir, abandonnant une moto, auraient ils été tués ? C’est ce qu’ils subissent depuis 1 mois. Stop la désinformation qd ils doivent se défendre #22Decembre#FiersDetrePolicierspic.twitter.com/e6msbPkkKh
— Linda Kebbab (@LindaKebbab) 22 décembre 2018
Le calme est revenu quelques minutes plus tard, après que les forces de l'ordre aient fait usage de gaz lacrymogène, de grenades désencerclantes et de canons à eau. "Aucune dégradation n'a été commise" et la situation a été "maîtrisée" un peu avant 18h, selon une source judiciaire. Les "gilets jaunes" se sont ensuite rassemblés plus calmement plus bas sur l'avenue.