Après un premier mouvement de mobilisation lundi, plusieurs dizaines de lycées ont de nouveau été bloqués mardi pour manifester à la fois contre la réforme du bac, la plateforme d'orientation Parcoursup et parfois soutenir le mouvement des "gilets jaunes".
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Des incidents en Île-de-France
Près de 100 gardes à vue dans le Val-d'Oise. Des incidents ont à nouveau éclaté mardi devant des lycées de la région parisienne, notamment dans le Val-d'Oise avec près de 100 placements en garde à vue.
A Enghien-les-Bains, le lycée Gustave-Monod a été victime d'une "tentative d'incendie" lors d'une manifestation qui a rassemblé quelque 200 jeunes, a indiqué le parquet de Pontoise.
Certains jeunes étaient "cagoulés, armés de barres de fer, en possession de cocktails Molotov et de projectiles de diverses natures", a précisé le parquet. Trois policiers ont été blessés.
Nouveaux heurts à Aubervilliers. En Seine-Saint-Denis, 21 lycées et 3 collèges étaient concernés, à des degrés divers, par des perturbations, a indiqué la préfecture. Au lendemain des affrontements entre casseurs et forces de l'ordre qui se sont déroulés aux abords du lycée Jean-Pierre Timbaud d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, la situation était tendue mardi.
Des feux de poubelles et des projectiles ont été observées par la reporter d'Europe 1 sur place. La veille, une voiture avait été brûlée et sept personnes interpellées devant l'établissement. 188 lycées avaient été bloqués selon le ministère de l'Intérieur.
Des échauffourées devant le lycée Jean-Pierre Timbaud : feux de poubelles, projectiles. Une trentaine de jeunes encagoulés @Europe1#Aubervilliers#RevancheLycéenne2pic.twitter.com/bznJxueYy3
— Aude Vernuccio (@Aude_Vernuccio) 4 décembre 2018
ne centaine d'élèves étaient aussi rassemblés à Saint-Ouen, où une voiture a été incendiée, à proximité du lycée Marcel Cachin. "La plupart des actions de lycéens" ont pris fin en fin de matinée, a précisé la préfecture de Seine-Saint-Denis. Vingt-cinq personnes ont été interpellées, a-t-elle ajouté.
Du gaz lacrymogène dans le Val-de-Marne. Plusieurs lycées du Val-de-Marne ont également partiellement bloqués. Au lycée polyvalent de Cachan, dans le Val-de-Marne, une voiture a été incendiée en début de matinée. "La police a fait usage de gaz lacrymogène sur les lycéens qui étaient rassemblés devant l'établissement bloquant l'arrivée des pompiers", a précisé une source proche du dossier.
En Essonne, sept jeunes ont été interpellés après des blocages devant des lycées. À Ris-Orangis, des jeunes ont mis le feu à des barrages de palettes et jeté cailloux et bouteilles de verres sur les forces de l'ordre, selon une source proche du dossier. À Bondoufle, "une grosse centaine de jeunes" ont aussi jeté des projectiles sur les forces de l'ordre, selon une autre source. Deux gendarmes ont été légèrement blessés.
Des affrontements à Toulouse et Bordeaux
À Blagnac, près de Toulouse, la façade du lycée Saint-Exupéry a été entièrement ravagée par un incendie volontaire, faisant un blessé. L'établissement a été fermé "jusqu'à nouvel ordre", d'après la présidente de la Région Carole Delga.
Le lycée Saint-Exupéry de #Blagnac est feu près de #Toulouse lors de la manifestation des #lycéens#lycee#revanchelyceenne#faitsdivers @actutoulouse pic.twitter.com/P4JEuOHyno
— Guillaume Laurens (@guillaurens) 4 décembre 2018
Sur la place Stalingrad de Bordeaux, les forces de l'ordre ont eu recours à des flashball et des fumigènes pour évacuer des lycéens.
#bordeaux : Alors que les #lycéens sont à nouveau sur l'arrêt de tram, les CRS se sont repositionné sur le #pontdepierre. Un manifestant a été embarqué par les policiers. pic.twitter.com/jtnv0GWJXO
— Mathilde Musset (@musset001) 4 décembre 2018
Marseille, ville la plus touchée en région
C'est à Marseille que les lycéens sont le plus mobilisés : la ville compte 21 établissements perturbés, dont dix en blocage total, a-t-on indiqué de même source. Au total, 23 lycées sont perturbés sur l'académie de Marseille-Aix-en-Provence.
Toutes les entrées du #lycée Sainte-Marie-de-Nevers à #Toulouse sont bloquées. Un #blocage fait à l’aide de vélos #Indigo, poubelles, et barrières. @UNLnational#ReformeDuBac#RevancheLycéenne#Lycées#Manifestation#Blocus#France#Directpic.twitter.com/C1xatb1DwE
— Guillaume Pannetier (@GuillaumePannet) 4 décembre 2018
Sur l'académie de Créteil, 32 établissements étaient touchés en début de matinée, dont cinq bloqués totalement. Pour les autres, les lycéens contestataires ont installé des poubelles devant les grilles ou mis en place un barrage filtrant aux entrées. Les premières remontées obtenues auprès de quelques académies recensent un lycée perturbé à La Rochelle, un à Amiens, deux dans le Puy-de-Dôme et trois à Montpellier.
1.200 jeunes ont défilé à Dunkerque
Environ 1.200 lycéens ont manifesté mardi matin dans les rues de Dunkerque, dans le Nord, pour protester contre les réformes dans l'Éducation nationale, a indiqué la préfecture du Nord. Par ailleurs, selon le rectorat de l'académie de Lille, "il y a eu treize lycées touchés dans l'académie par des tentatives de blocage mais les cours sont assurés".
Des tentatives de blocage du lycée international Montebello à Lille ont également eu lieu pour la troisième journée, principalement pour protester contre la plateforme d'admission post-bac Parcoursup et la suppression de postes d'enseignants. Une voiture a été incendiée et des affrontements ont eu lieu entre des CRS et les fauteurs de troubles.
Deux sites d'universités parisiennes perturbés. Deux sites d'universités parisiennes ont été gagnés mardi par des blocages ou des menaces de blocages de la part d'étudiants opposés à l'augmentation des frais d'inscription à la fac pour les jeunes venus de pays extérieurs à l'Europe. Le campus Censier de l'université Sorbonne Nouvelle (Paris-3) a annulé ses cours mardi, après qu'"un groupe d'individus a pénétré de force sur le campus ce (mardi) matin, malgré un dispositif de sécurité renforcé, et a bloqué tous les accès".
A Tolbiac, qui dépend de l'université Panthéon-Sorbonne (Paris-1), des étudiants réunis en assemblée générale mardi ont voté le blocus du site à partir de mercredi, là encore pour protester contre la hausse des droits d'inscription.