C'est un procès hors normes qui s'ouvre ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris. Le président de l'association d'aide aux migrants "Vies de Paris", et deux autres membres de la structure, sont jugés ce vendredi pour avoir mis en place un système de travail dissimulé.
"Ils vont être broyés"
Pendant dix ans, le président de l'association a mis en place un véritable système d'exploitation de ces personnes vulnérables. Des migrants convaincus que cet homme les aidait. 159 victimes ont été identifiées par l'inspection du travail. Elles étaient forcées à faire du soi disant bénévolat. Maître Aline Chanu défend 52 victimes tombées sous l'emprise du président de l'association.
"Il va faire payer des services qui, en principe, sont gratuits et donc on va avoir une mécanique de création de la dette. Il va leur proposer de travailler pour lui 60 heures, 80 heures par semaine. Il va leur faire croire que tout ce qu'ils vont faire pour l'association va leur permettre d'être régularisés. Tout est bidon, en fait. Peu importe l'âge ou la culture, ils vont être pris dans cet engrenage. Ils vont être broyés", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
Humiliations et racismes
L'homme réalise comme ça 500.000 euros de chiffre d'affaires par an. Il est accusé de s'être enrichi sur le dos de ses victimes, qui subissaient humiliations et racisme, et parfois des violences sexuelles qui feront l'objet d'un autre procès. Il risque quinze ans de réclusion criminelle.