Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif depuis presque 11 ans et dont les traitements ont été interrompus la semaine dernière, est décédé jeudi matin, ont annoncé plusieurs membres de sa famille.
"Vincent est décédé à 8h24 ce matin" au CHU de Reims, a précisé son neveu François, en exprimant "son soulagement après des années de souffrance pour tout le monde". "Nous étions préparés à le laisser partir", a ajouté François Lambert, qui a obtenu l'information du médecin traitant de Vincent.
Long feuilleton judiciaire et médiatique
Mardi 2 juillet, le docteur Vincent Sanchez, chef de service de soins palliatifs du CHU de Reims, avait engagé un nouvel arrêt des traitements, effectif depuis le mercredi 3 au soir, de ce patient aujourd'hui âgé de 42 ans, rendu possible le 28 juin par la Cour de cassation. Outre l'arrêt de l'hydratation et de l'alimentation par sonde, le protocole médical prévoyait notamment une "sédation profonde et continue".
Sa mort met un terme à un long feuilleton judiciaire et médiatique qui a vu la famille de Vincent Lambert se déchirer: d'un côté, ses parents, Viviane et Pierre, fervents catholiques fermement opposés à un arrêt des traitements, soutenus par leurs avocats et plusieurs associations, dont le comité "Je soutiens Vincent".
"La mort dans l'âme"
De l'autre, son épouse Rachel, son neveu François et six frères et soeurs qui dénonçaient un "acharnement thérapeutique". Selon eux, Vincent leur avait confié oralement préférer mourir que de vivre "comme un légume", bien qu'il n'ait jamais rédigé de directive anticipée.
"L'affaire" Vincent Lambert était devenue le symbole du débat sur la fin de vie en France. "C'est la mort dans l'âme que nous vous annonçons le rappel à Dieu de notre cher Vincent", a déclaré David Philippon, demi-frère de Vincent Lambert et opposé, comme ses parents, à l'arrêt des traitements.