La Cour de cassation a validé jeudi l'attribution de la tutelle de Vincent Lambert, plongé dans un état végétatif depuis un accident de la circulation en 2008, à son épouse Rachel, ce que contestaient les parents du patient, selon une décision consultée par l'AFP. Le 8 juillet dernier, la cour d'appel de Reims avait confirmé la décision d'un juge des tutelles rémois confiant le 10 mars à Rachel la tutelle de son mari et désignant l'Union départementale des associations familiales de la Marne (UDAF) comme subrogé-tuteur, une sorte de suppléant. Les parents de Vincent Lambert, des catholiques traditionalistes qui voient dans la tutelle accordée à Rachel Lambert le risque d'une nouvelle procédure d'arrêt des soins, à laquelle ils s'opposent fermement depuis trois ans, avaient alors formé un pourvoi en cassation, qui a été rejeté jeudi.
Procédure en cours sur l'arrêt des soins. Le CHU de Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert, avait lancé puis stoppé deux procédures d'arrêt des soins, l'une portée par le docteur Éric Kariger en 2013, l'autre par son successeur, le docteur Daniéla Simon, en 2015. Mais l'équipe médicale avait décidé de suspendre ce processus le 23 juillet 2015, estimant que les conditions de "sérénité" requises n'étaient pas suffisantes. Le 16 juin, François Lambert, neveu de Vincent et allié de Rachel, avait obtenu de la cour administrative d'appel de Nancy qu'elle ordonne au CHU de reprendre les consultations d'experts pouvant mener à un arrêt des soins. Les parents de Vincent Lambert ont contesté cette décision devant le Conseil d'État. La procédure est toujours en cours.