Douze hommes âgés entre 18 et 28 ans ont été placés en garde à vue samedi dernier après une manifestation dénonçant l'auteur présumé d'un viol particulièrement violent d'une femme à Cherbourg. Ils seront jugés en octobre par le tribunal judiciaire pour provocation publique.
Douze hommes placés en garde à vue samedi après une manifestation dénonçant l'auteur présumé d'un viol à Cherbourg seront jugés le 16 octobre par le tribunal judiciaire pour provocation publique à la commission d'un crime ou d'un délit et port d'arme illégal. Les douze prévenus, âgés de 18 à 28 ans, interpellés samedi pour avoir participé à une manifestation non déclarée à Cherbourg à l'appel d'un groupuscule d'extrême droite, ont comparu lundi matin devant le tribunal. Ils ont tous demandé le renvoi de l'audience afin de préparer leur défense. Celle-ci aura lieu le 16 octobre.
Jusqu'à l'audience, les mis en cause, principalement domiciliés à Paris et Lyon, ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître dans le département de La Manche, conformément aux réquisitions du parquet. "La commission des faits est manifestement la seule raison de leur présence" sur le territoire, a estimé le procureur de la République de Cherbourg Pierre-Yves Marot. Tous insérés, dans l'industrie, la comptabilité, ou toujours en études, aucun n'a souhaité s'exprimer en marge de l'audience ni sur les faits ni sur leur appartenance au groupe qui a revendiqué la manifestation, comme lors de leur garde à vue. Samedi en fin de matinée, la police est intervenue pour une manifestation non déclarée dans le quartier des Provinces à Cherbourg.
"démission totale de l'État face à l'ultraviolence"
Une trentaine de personnes avec panneaux et fumigènes s'étaient tenues à proximité immédiate du domicile de la mère d'un homme de 18 ans, mis en examen le 11 août pour le viol, accompagné de tortures ou actes de barbarie, d'une jeune femme qui avait été hospitalisée dans un état grave. À l'arrivée des forces de l'ordre, la manifestation avait été dispersée mais deux véhicules avaient été interceptés avec à leur bord douze personnes, dont certaines étaient munies de couteaux et de matraques télescopiques. Dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter) samedi, un groupuscule baptisé Argos avait revendiqué la manifestation, photos et vidéo à l'appui.
Argos, qui se veut l'héritier de Génération identitaire, mouvement d'ultra-droite identitaire dissous en mars 2021 par le gouvernement, entendait selon elle dénoncer la "démission totale de l'État face à l'ultraviolence" infligée "aux Français".