Le Grenelle contre les violences conjugales s'achève lundi, après trois mois de débats. Haute fonctionnaire à l'égalité femme homme au ministère de la justice, Isabelle Rome a participé à un groupe de travail chargé de dégager de nouvelles mesures devant permettre aux magistrats de mieux appréhender les violences faites aux femmes. Elle s'explique au micro d'Europe 1.
"Prise en charge de la violence"
Depuis un an, elle travaille avec l'Ecole nationale de la magistrature pour mieux former les futurs juges. "Une demande de protection sur deux est rejetée. Il faut sensibiliser les juges aux affaires familiales à l'appréciation de ces cas-là", souligne-t-elle. La loi française prévoit qu'une protection peut être accordée quand les violences alléguées sont "vraisemblables", une disposition assez floue qui laisse les juges apprécier le danger.
Pour la magistrate, il est surtout crucial d'assurer une meilleure "prise en charge de la violence", pour éviter les risques de récidive. Isabelle Rome souhaite que le Grenelle signe l'adoption de "protocoles types", notamment sur l'éviction du conjoint violent du domicile conjugal "dès la première gifle", et la mise en place de "contrôles judiciaires renforcés" pour les conjoints violents.