Des violences orchestrées, planifiées. Vendredi, le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins, a longuement insisté sur le degré de préparation des émeutes de Guadeloupe qui durent encore aujourd'hui pour protester contre l'obligation vaccinale anti-Covid des soignants. Et si les gangs de l'île sont impliqués, l'enquête semble avoir mis le doigt sur un système beaucoup plus large. "Les éléments obtenus permettaient rapidement de faire apparaître la complicité, pour ne pas dire l'implication active d'un fonctionnaire de police. On était déjà dans la trahison", a-t-il expliqué. L'opération avait deux buts selon lui. "D'une part d'obtenir des sommes conséquentes de la part de grands groupes, en échange de la promesse de ne pas lancer les émeutiers contre leurs intérêts."
"L'autre visée était de bénéficier de subventions par le biais d'associations utilement créées à la faveur de négociations à venir avec l'État, le cas échéant ou à la faveur en tout cas, et je pèse mes mots, de relations parfois troubles avec certains élus locaux", a affirmé Patrick Desjardins.
Sept personnes en détention provisoire
Lundi, huit personnes, dont le policier, ont été interpellées et placées en garde à vue pour 96 heures. Vendredi, les huit ont été mis en examen et sept d'entre eux placés en détention provisoire pour des faits d'association de malfaiteurs notamment. Une information judiciaire a été ouverte dirigée par deux juges d'instruction.