En 2016, 123 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint (ou ex), un chiffre dramatiquement stable. Et chaque année, elles sont 225.000 victimes de violences dans le couple. Une manifestation contre les violences conjugales se tient ce samedi à l'appel de Muriel Robin, à 14 heures, devant l'ancien Palais de justice de Paris.
Des femmes vont venir de toute la France pour cette manifestation, comme Clémence Fraboulet, qui vient des Hautes-Alpes et a créé en décembre dernier l'association "Putain de guerrières". Elle n'a que 35 ans, et a déjà vécu l'enfer pendant 5 ans avec un homme qui la battait.
"La prochaine fois, il va me jeter par le balcon"
"Les premiers coups sont arrivés au bout de moins d’un an. Il avait aussi pris l’habitude de conserver tout ce qui aurait pu m’aider à fuir, c’est-à-dire des clefs de voiture, la carte grise, carte bleue, téléphone... J’ai décidé de fuir le jour où je me suis retrouvée KO, sur le sol de ma cuisine, sur le dos, un matin, devant mes enfants qui hurlaient. Il était au-dessus de moi, avec une jambe de chaque côté, et quand j’ai vu ses yeux, je me suis dit ‘cette fois c’est la dernière, sinon la prochaine fois, il va me jeter par le balcon’. Il fallait que je sauve notre vie".
"Dans les 10 minutes suivantes, je suis partie avec mes enfants"
"Ce jour-là, heureusement, j’ai réussi à l’affronter, en prétextant qu’il fallait que je fasse des courses pour récupérer ma carte bleue, qu’il me fallait mon téléphone pour annuler ma journée de travail. Il m’a tout rendu et dans les 10 minutes suivantes, je suis partie avec mes enfants".
"Je souffre d’arthrose alors que je n’ai que 35 ans"
"Aujourd’hui, je suis reconnue travailleur handicapé. Je souffre d’arthrose alors que je n’ai que 35 ans. De l’arthrose sévère, au niveau cervical et lombaire, à cause des multiples coups, pendant 5 ans, et d’avoir vécu dans un climat d’angoisse permanente".