123 femmes ont été tuées sous les coups voire les balles de leur mari, leur ex ou leur amant en 2016. Si ces chiffres tombent comme un couperet, ils n’ont pas suscité une forte émotion dans l’Hexagone, déplore Pascale Clark, journaliste qui a enquêté sur ce phénomène de société. "Évidemment, il y a eu une petite émotion, mais rien de plus j’ai trouvé", regrette Pascale Clark sur Europe 1, assurant qu’"on a davantage parlé du retour d’Hanouna" à la télévision.
La journaliste dénonce le "manque de détermination totale" du gouvernement, alors qu'Emmanuel Macron avait promis de faire de la cause des femmes une priorité, rappelle-t-elle. "Les statistiques n’évoluent pas (…) On attend un plan interministériel dans quelques semaines. Mais il y a eu cinq plans en 15 ans, et c’est une stagnation", développe-t-elle. "On s’habitue et c’est terrible", en conclut Pascale Clark, qui estime ainsi que c’est le pays dans son ensemble qui "est vraiment victime des violences faites aux femmes".
Un plan ministériel à venir. En réponse, Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a assuré sur Europe 1 que l'exécutif allait renforcer les dispositifs existants. "On travaille sur un plan avec le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb", rappelle-t-elle sans donner plus de détails. Et la secrétaire d’État de citer les mesures déjà mises en place, comme le dépistage au moment de la grossesse, le système des téléphones d’alerte qui devrait être élargi et le millier de fonctionnaires formés et déployés sur le territoire.
Marlène Schiappa souhaite par ailleurs que les campagnes de prévention ne s’adressent plus seulement aux femmes mais aussi aux témoins et aux hommes, "car ce n’est pas qu’une affaire privée, mais une affaire globale", justifie-t-elle. Elle a ajouté que 500.000 euros seront reversés à son secrétariat d’État par le ministère de l’Action et des Comptes publics, dans le cadre de ce futur plan interministériel, et que la police de proximité qui va être mise en place par l’Intérieur sera "aussi là pour ça, pour être des alliés des femmes", a jugé Marlène Schiappa, estimant que les violences faites aux femmes sont "l'enjeu de toute la société".