L’ancienne patineuse, qui a dénoncé dans un livre les violences sexuelles dont elle a été victime adolescente de la part de son entraineur de l’époque, a été longuement applaudi vendredi lors de la Convention nationale sur les violences sexuelles dans le sport organisée à Paris.
"La honte se transforme en fierté", s'est félicitée vendredi Sarah Abitbol, qui a reçu une ovation lors de la Convention nationale sur les violences sexuelles dans le sport organisée à Paris, trois semaines après la publication de son livre témoignage, point de départ d'une vague de révélations d'abus dans le sport français. "Grâce à la libération de la parole dans mon livre ("Un si long silence", Plon), la honte se transforme en fierté, et ça, c'est la plus belle victoire, ma médaille d'or olympique", a déclaré avec émotion l'ancienne patineuse, déclenchant une ovation debout de près d'une minute dans la salle du comité olympique français (CNOSF) accueillant le rassemblement.
"Cette image restera à jamais gravée dans ma mémoire", a réagi quelques minutes plus tard Abitbol, encore émue. "La prise de conscience de la société est formidable", s'est-elle réjouie. "Il est temps de mettre à plat le fonctionnement de nos fédérations et clubs, pour protéger les enfants."
Bientôt une association destinée à "aider" les victimes de violences sexuelles
Sarah Abitbol s'exprimait dans le cadre de la Convention de prévention des violences sexuelles dans le sport, organisée à l'initiative de la ministre des Sports Roxana Maracineanu. Plusieurs centaines de représentants du mouvement sportif, dont des présidents de fédérations olympiques, et du monde associatif, ainsi que plusieurs membres du gouvernement, y participent.
Dans son livre paru fin janvier, l'ancienne championne accuse son ex-entraîneur Gilles Beyer de l'avoir violée quand elle avait entre 15 et 17 ans, au début des années 1990. Depuis, d'autres témoignages ont fait surface, dans le patinage artistique mais aussi dans d'autres disciplines, football, équitation, escalade, ski ou encore athlétisme.
Sarah Abitbol a par ailleurs annoncé son intention de créer une association destinée à "aider" les victimes de violences sexuelles, en facilitant le recueil de leurs témoignages. "La prise de parole aide à trouver des solutions", a-t-elle insisté.