Les révélations des Panama apers n'ont pas épargné l'Algérie. Abdeslam Bouchouareb, le ministre algérien de l'Industrie, aurait lui aussi détenu une société établie au Panama selon Le Monde. Le quotidien avait aussi mis en cause le 5 avril le président Abdelaziz Bouteflikaavant de se raviser. Alors que Manuel Valls est attendu dans le pays samedi, l'Algérie a dénoncé une "campagne hostile à l'Algérie " et convoqué l'ambassadeur de France à Alger. Une réaction disproportionnée? "C'est toujours bon de taper sur la France pour un certain nombre de pays anciennement colonisés", analyse le géopolitologue Frédéric Encel vendredi sur Europe 1.
"Une posture à usage interne". Derrière cette convocation, la volonté de l'Algérie de se démarquer de la France. "Ils nous en veulent parce que nous sommes l'ancienne puissance coloniale. Les Panama papers, c'est la possibilité d'accrocher sur une posture qui est surtout à usage interne. Les gouvernements algériens successifs tiennent à rappeler que c'est un Etat indépendant et souverain. Les rapports avec la France sont toujours compliqués", poursuit l'expert.
Des intérêts communs. Malgré tout, cet incident ne devrait pas perturber la visite de Manuel Valls, espère Frédéric Encel. "Je suis très optimiste sur les résultats de cette visite. L'Algérie a sur le terrain les mêmes intérêts que la France. Quand je dis le terrain c'est le Sahel et l'Afrique du nord, à savoir bien sûr la lutte contre l'islamisme radical".
Attaques par le sud. Le pays qui partage une frontière avec la Libye et le Mali a été visé par plusieurs attentats violents ces dernières années. "Il y a un contournement de la part des djihadistes du territoire algérien et c'est par le sud qu'ils essayent de pénétrer dans le pays et de le faire basculer de nouveau dans le chaos", explique Frédéric Encel. L'Algérie est donc particulièrement sensible aux questions liées au terrorisme, partagées par la France.
Des enjeux économiques. Sur le plan économique, la France a aussi une carte à jouer. "La France souhaite revenir à son rang traditionnel de premier partenaire économique et commercial devant la Chine. La France devrait revenir en force sur le plan commercial. Les discussions devraient être très fructueuses".