La présidente du Conseil régional d'Île-de-France Valérie Pécresse a détaillé lundi son scénario "alternatif" et "progressif" de piétonnisation des voies sur berges rive droite à Paris, en réponse à la volonté réaffirmée de la maire Anne Hidalgo de les maintenir piétonnes.
Pécresse propose un "scénario progressif". "Je mets sur la table un scénario alternatif de piétonnisation. Un scénario progressif, un scénario qui transformerait cette autoroute urbaine en une rue avec une seule voie à 30 [km/h] et pendant deux ou trois ans de transition vers des véhicules plus propres", a-t-elle expliqué sur France Inter.
Alors que la maire de Paris Anne Hidalgo va prendre un arrêté "permanent" pour maintenir piétonnes des voies sur berges de la rive droite, une mesure qui avait été annulée par la justice fin février, Valérie Pécresse a jugé que "les coups de force, c'est franchement le contresens de l'histoire".
Une réouverture partielle des quais bas. La présidente de Région, qui se dit favorable depuis des mois à une réouverture des voies sur berges "au bénéfice des seuls véhicules propres", propose des mesures progressives avant une piétonnisation totale en 2021.
Pour transformer cette "autoroute urbaine en rue", son plan prévoit, en avril, la réouverture partielle à la circulation sur les quais bas : en semaine, les voitures rouleraient sur une seule voie, à 30 km/h, tandis que la deuxième serait accessible aux vélos et aux piétons, détaille-t-elle dans Le Figaro. Les quais bas seraient totalement rendus aux piétons et aux vélos les week-ends et les vacances scolaires.
Une piétonnisation totale en 2021. Puis en 2020, seuls les véhicules propres pourraient y circuler, uniquement la semaine (les piétons y circuleraient le week-end), avant une piétonnisation totale "fin 2021, une fois les mesures d'accompagnement et compensatoires mises en oeuvre".
La Région prête à financer de nouvelles infrastructures. Florence Berthout, la présidente du groupe LR au Conseil de Paris, avait indiqué vendredi que la Région serait "prête à financer" ces mesures, telles que l'augmentation de "la cadence de la ligne 1" du métro, ainsi que la mise en place d'"un bus à haute qualité de service" (sur une voie dédiée) et de "carrefours intelligents".
Ces derniers seraient au nombre de seize et permettraient, grâce à des caméras, d'adapter les feux tricolores à la circulation, selon la Région, qui demande aussi à la Ville de Paris de négocier avec les gestionnaires des parkings aux portes de Paris des tarifs plus avantageux en journée pour les détenteurs de la carte Navigo et ceux qui font du covoiturage.
Le tribunal administratif de Paris avait annulé le 21 février la piétonnisation des voies sur berges dans le centre de la capitale, mesure phare de la maire pour lutter contre la pollution de l'air. La mairie a décidé de faire appel de cette décision et de prendre sans attendre un nouvel arrêté de piétonnisation.