"C'est quelque chose qui relève plus de la tentative d'homicide que de la simple manifestation", a estimé Patrice Ribeiro, du syndicat d'officier Synergie, jeudi, sur Europe 1. Une voiture de police, dans laquelle se trouvaient deux agents, a été attaquée et brûlée par des manifestants, mercredi, à Paris, en marge d'une mobilisation interdite contre les violences policières. Une enquête pour tentative d'homicide volontaire a été ouverte et cinq personnes arrêtées, entre mercredi et jeudi. Selon les informations d'Europe 1, plusieurs d'entre eux ont déjà eu affaire à la justice.
Des militants antifascistes. "Quatre interpellations ont eu lieu", avait annoncé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, mercredi soir, précisant que "d'autres" arrestations étaient à venir. Ces quatre hommes, des militants antifascistes, ont entre 18 et 21 ans. Une cinquième personne, âgée d'une trentaine d'années, a été arrêtée jeudi matin. Tous les cinq ont été placés en garde à vue.
Un suspect déjà impliqué dans une agression. D'après les informations d'Europe 1, deux frères fichés par les services de la préfecture de police figurent parmi les quatre hommes interpellés mercredi. Il y a trois ans, l'aîné a été impliqué dans l'agression de militants de la Manif pour Tous à une terrasse de café. Le ministre de l'Intérieur a également indiqué que trois de ces quatre suspects avaient "fait l'objet de la part de la préfecture de police de Paris d'une interdiction de paraître dans les manifestations".
Un arrêté d'interdiction "cassé". Mais l'un de ces trois arrêtés avait été cassé par le tribunal administratif, mardi, permettant au frère aîné de continuer à participer aux défilés. Pour le juge, aucune preuve ne permettait de dire qu'il avait commis des violences lors de précédentes mobilisations. La même problématique risque de se poser à nouveau : si les enquêteurs ont la conviction que les cinq suspects ont participé à la manifestation interdite, leur degré exact d'implication dans l'incendie de la voiture reste à déterminer.
Des individus masqués. Font-ils partie des hommes que l'on voit sur cette vidéo très violente, qui a fait le tour des réseaux sociaux ? Les manifestants qui ont jeté un plot métallique sur le pare-brise, avant de lancer un fumigène dans la voiture de police, avaient le visage masqué par des foulards, ce qui ne facilite pas la tâche des enquêteurs. Mercredi, le ministre de l'Intérieur a exprimé sa volonté d'identifier les responsables, pour "protéger ceux qui souhaitent manifester pacifiquement de ces voyous". Il a également au préfet de "reprendre les interdictions de paraître pour une liste d'individus" dont les actions relèvent "de la barbarie".