L'État se prépare à conclure des affaires d'un genre particulier. Vendredi, une vente aux enchères est organisée au ministère de l'Économie avec des objets de luxe ayant appartenu à des délinquants avant d'être saisis. On retrouve par exemple une Lamborghini jaune poussin modèle Aventador, des montres Rolex, des bijoux, des lingots d'or... Un trésor vendu par lots, sur le dos des criminels.
Sur Europe 1, le porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police, Matthieu Valet, approuve "l'une des plus belles solutions" pour s'en prendre au portefeuille des délinquants. "Une peine d'amende forte est aussi efficace qu'une peine d'emprisonnement forte parce qu'on tape directement dans le patrimoine mobilier et immobilier", explique Matthieu Valet dans l'émission Europe Midi. L'État cible en particulier les logements, les véhicules, les biens de grande valeur. "Ce qui fait que plus on dépouille" les criminels, poursuit le porte-parole, "plus on amenuisera leur capacité à pouvoir être visible et à leur donner la volonté de recommencer".
"Tous les biens liés à des trafics de stupéfiants doivent être saisis"
Pour le commissaire de police, cette vente aux enchères n'est pas qu'une simple opération de communication. "Ça commence à devenir sérieux (...). Il y a cinq ans, c'était l'enfer pour récupérer les biens des délinquants. Aujourd'hui, c'est facilité, mais il faut aller plus loin", avance Matthieu Valet. "Il faut que tous les biens liés à des trafics de stupéfiants, de contrefaçon, du proxénétisme (...) soient aujourd'hui saisis. Parce que plus on tape au portefeuille, plus on fait mal aux mariages communautaires."
Le porte-parole du syndicat des commissaires de police souhaite que les voitures utilisées soient saisis un maximum. "Certes il y a beaucoup de véhicules de location dans ces cas-là, mais parfois, ils appartiennent aux personnes participantes. Lorsque les procédures de mise en danger de la vie d'autrui ou de l'obstruction de la voie publique sont établies, on doit pouvoir saisir les véhicules pour que cela fasse jurisprudence et pour dissuader les voyous de les utiliser pour bloquer les autoroutes".
Matthieu Valet révèle enfin que ces objets saisis, notamment les gros véhicules, peuvent servir à la police : "La justice autorise que les policiers gardent les outils de manière à s'en servir dans les enquêtes judiciaires".