Deux hommes s'engagent. Raphaël Glucksmann et Michel Hazanavicius lancent dans une tribune publiée par Le Nouveau Magazine littéraire le mouvement "We too", en solidarité avec le "#metoo" né de l'affaire Weinstein. L'essayiste et le réalisateur y refusent notamment la "liberté d'importuner", défendue au nom de la "liberté sexuelle" par un collectif de 100 femmes, dont Catherine Deneuve, dans un texte polémique publié par Le Monde début janvier. "Si on est interpellé en tant qu’hommes, notre rôle c’est de dire qu’il se passe quelque chose d’important. Nous aussi, nous voulons l’égalité", a résumé Raphaël Glucksmann, accompagné de Michel Hazanavicius lundi dans Europe Matin.
"On ne parle pas de l'essentiel". "C’est le rôle des hommes de dire : nous ne voulons pas de cette liberté d’importuner si elle s’inscrit dans des structures de domination. Nous ne voulons pas qu’on place la lumière sur la question de l’homme alors qu’il se passe quelque chose depuis trois mois qui est extrêmement important", a insisté le directeur de la rédaction du Nouveau magazine littéraire. "Ce qui m’insupporte, c’est qu’on va en discuter trois-quatre mots (balance, porc), mais on ne parle pas l’essentiel."
"Une révolution de société". Michel Hazanavicius abonde : "Ce qui se passe est vraiment très important. C’est une révolution de société, un mouvement qui remet en cause des rapports archaïques", a d’abord rappelé le réalisateur de The Artist. "A un moment donné, il peut y avoir des effets de loupe sur des choses un peu désagréables, on focalise là-dessus, et on oublie l’essentiel. Il faut y revenir. Et dire que c’est important, c’est positif. En focalisant sur les effets secondaires, on a un peu tendance à remettre l’essentiel en cause", a-t-il regretté.