Une commission va être mise en place pour assurer le suivi au-delà des élections du dossier de l'éventuelle reprise de l'usine Whirpool d'Amiens, ont annoncé jeudi les syndicats à l'issue d'une rencontre avec Bernard Cazeneuve.
Une possible reprise "au-delà" de la présidentielle. Cette commission visera à assurer "la poursuite" des discussions concernant le plan de sauvegarde de l'emploi et une possible reprise "au-delà" de la présidentielle, a expliqué à la presse Cécile Delpirou, déléguée syndicale CFE-CGC du site de Whirlpool à Amiens, à l'issue d'une réunion de plus d'une heure et demie dirigée par le Premier ministre. "Aujourd'hui, on a des politiques qui s'intéressent au dossier, mais qu'est ce qu'il va se passer dans un mois ? Donc un certain nombre de choses sont mises en place pour que ça puisse perdurer au-delà de l'échéance électorale", a expliqué à la presse la syndicaliste du site d'électroménager, qui emploie près de 290 personnes.
Un point sur la reprise. "Ils vont s'assurer que ce sont de vrais projets industriels et pas une chasse aux subventions, ce qui pourrait être le cas", a-t-elle déclaré. Promise lors d'un passage de Bernard Cazeneuve à Amiens le mois dernier, cette réunion à Matignon en présence de plusieurs membres du gouvernement, d'élus locaux et du président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, visait notamment à faire un point sur les intérêts manifestés pour une reprise du site.
Aucun nom n'a filtré. "Une quinzaine de groupes" ont manifesté leur intérêt, a rappelé jeudi matin sur BFM Business le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue. "Deux nous semblent particulièrement intéressantes", a-t-il précisé. Aucun nom n'a filtré, pour maximiser les chances de reprise. "Quand on vend une maison, il y a des gens qui viennent visiter, plus il y en a, plus on a de chances de vendre. Mais ça ne veut rien dire tant que rien n'est signé. On attend et on reste extrêmement prudent", a souligné Cécile Delpirou.
Production délocalisée ? "En comité central d'entreprise, il a été dit que le pourcentage de chances de réalisation était de 30% pour l'un et de 40% pour l'autre, donc on n'a pas encore tué l'ours", a noté la syndicaliste. Une nouvelle manifestation des salariés, très remontés contre Whirlpool, est maintenue mardi à Amiens. Fin janvier, Whirlpool avait indiqué son intention de délocaliser la production en Pologne et de fermer l'usine en juin 2018, dans une Picardie déjà frappée par de nombreuses fermetures de sites industriels.