L'enquête pour apologie du terrorisme visant Eric Zemmour a été classée sans suite par le parquet de Paris, ont annoncé mardi ses avocats. Une source judiciaire a confirmé ce classement sans suite, intervenu début janvier.
Ni des "abrutis" ni des "fous". À la suite de déclarations du polémiste parues dans le numéro d'octobre de Causeur, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour apologie du terrorisme. Les avocats d'Eric Zemmour, Mes Olivier Pardo et Laurence Dauxin, ont fait part dans un communiqué de leur "satisfaction" après le classement de cette procédure qui visait selon eux "injustement" leur client. "Je ne pense pas que les djihadistes soient des abrutis ou des fous", expliquait Eric Zemmour au magazine, qui mettait le polémiste à la Une.
"Arrêtons de les mépriser !". Il poursuivait : "Et je respecte des gens prêts à mourir pour ce en quoi ils croient - ce dont nous ne sommes plus capables". Au journaliste qui lui demandait s'il respectait "des gens qui roulent en camion sur des enfants", en référence à l'attentat du 14 juillet à Nice (86 morts), il répondait : "Quand des gens agissent parce qu'ils pensent que leurs morts le leur demandent, il y a quelque chose de respectable (…). C'est ainsi, les humains sont complexes, donc combattons-les, mais arrêtons de les mépriser !"
Une vague d'indignation. Les propos d'Eric Zemmour repris par plusieurs médias avaient suscité des réactions d'indignation, alors que la France a été frappée depuis janvier 2015 par une série d'attentats qui ont fait 238 morts et des centaines de blessés. La Société des journalistes (SDJ) de la radio RTL, où Eric Zemmour est chroniqueur depuis six ans, avait condamné ses déclarations. Une avocate de victimes d'attentats, Samia Maktouf, SOS Racisme et la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac) avaient dénoncé tour à tour ces propos auprès du procureur de la République de Paris.
L'ex-membre d'Action directe Jean-Marc Rouillan avait, lui, déclaré avoir trouvé "très courageux" les djihadistes qui ont frappé la France, en février lors d'une émission de radio. Il a été condamné à huit mois de prison pour apologie du terrorisme en septembre 2016.