Vaccination, dépistage du cancer colorectal et des cystites aiguës, sensibilisation des femmes enceintes à la prise de médicaments ou encore participation au retour à domicile des patients... L'Assurance maladie et les pharmaciens sont en passe de signer un accord élargissant les missions de ces derniers. L'assemblée générale de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) se prononcera mardi prochain mais "les objectifs de négociation ont été atteints" pour son président Philippe Besset.
Un élargissement des missions des pharmaciens
Coté USPO, le second syndicat représentatif de la profession, le conseil d'administration s'est déjà prononcé pour (à 75%) la signature de cette nouvelle convention nationale, valable pour les cinq années à venir. "Cette convention acte l'élargissement des missions des pharmaciens, notamment dans le champ de la prévention", a détaillé à l'AFP Philippe Besset qui y "voit la suite de leur engagement pendant la pandémie". Le pharmacien pourra en effet, à partir d'octobre, réaliser tous les vaccins de l'adulte et de l'adolescent à partir de 16 ans (diphtérie, tétanos, coqueluche, polio, hépatite...).
"Dans nos études initiales, nous sommes formés à faire ça, mais évidemment, à partir du moment où nous n’avons pas pratiqué pendant longtemps, il est nécessaire de faire un rappel de formation pour l’ensemble de ces nouveaux actes et ça va être fait dans les mois à venir", détaille Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
Les pharmaciens participeront au dépistage du cancer colorectal en remettant un kit à toutes les personnes éligibles, ou encore délivreront des bandelettes urinaires (et en réaliseront l'analyse) aux femmes présentant les symptômes de la cystite aiguë.
Les médecins restent indispensables pour la prescription de médicaments
Les pharmaciens pourront également effectuer les tests permettant de déterminer si une angine est virale ou bactérienne, et seront rémunérés pour sensibiliser les femmes enceintes à la prise de médicaments pendant la grossesse, pour faire de l'assistance à la téléconsultation dans les zones en manque de médecins ou encore participer au dispositif Prado, le service de la Sécu de retour à domicile après une hospitalisation. Le tout en accès direct, c'est-à-dire sans ordonnance.
En revanche, pour la prescription de médicaments, il faudra toujours se tourner vers son médecin. L'un des objectifs de ces nouveaux rôles : permettre l'accès aux soins à tous, notamment dans les déserts médicaux.
Des "avancées importantes"
Avec le déploiement d'un nouveau système d'information qui va permettre aux pharmaciens d'accéder à "Mon espace santé", le nouveau dossier médical numérique des patients officiellement lancé en février et d'interopérer avec les médecins ou avec l'hôpital.
"Ce n'est pas le grand pas qu'on souhaitait faire, ce n'est pas les 800 millions qu'on nous avait promis, mais peut-être qu'à force de petits pas, on arrivera loin", a déclaré mercredi lors d'une conférence de presse Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO, pour qui "la convention propose des avancées importantes", "l'élargissement des compétences des pharmaciens est là". Le montant total de l'enveloppe prévue pour la nouvelle convention devrait se situer entre 100 et 150 millions d'euros, selon les syndicats.