Record du monde de la perche, victoire de la France face à l'Espagne en quarts de finale de la Coupe du monde de basket, premier succès de Federer en Coupe Davis... : l'année sportive a été riche. Europe 1 vous relate la petite histoire derrière la grande, pour cinq des plus grands exploits de 2014.
FRANCE-ESPAGNE, Le pessimisme tricolore. Quand l'équipe de France se présente en Espagne pour la Coupe du monde de basket en août dernier, elle ne fait pas partie des favorites du tournoi. Privée de plusieurs de ses stars, comme Tony Parker et Joakim Noah, elle est simplement censée jouer les utilités. La phase de groupes semble le confirmer : la France perd de 24 points contre l'Espagne, favorite de "sa" Coupe du monde.
Sortis 3es de leur poule, les Bleus éliminent la Croatie en huitièmes de finale. Pas de quoi rassurer les pessimistes au moment de retrouver l'ogre espagnol au tour suivant. Y compris dans le clan français. La veille de la rencontre, lors du dîner organisé par la Fédération française avec les journalistes, un pari amical sur la rencontre est lancé. Sur 40 votants, ils ne sont ainsi que 11 à voir la France s'imposer. Le lendemain, les Bleus signent l'un des exploits les plus retentissants de leur histoire en battant l'Espagne chez elle, et de 13 points s'il vous plaît (65-52). Ce fut aussi la victoire des indécrottables optimistes.
RECORD DU MONDE DE LA PERCHE, les "échecs" de Lavillenie. Le 15 février dernier, à Donetsk, en Ukraine, le perchiste français Renaud Lavillenie a fait tomber l'un des records mythiques de l'athlétisme en franchissant la barre de 6,16 m. Le tout sur les terres et sous les yeux de l'ancien recordman du monde, Sergueï Bubka. Mais, ce que l'on oublie parfois, c'est qu'il y eut un vrai concours ce jour-là. Et cette tentative gagnante à 6,16 m, on ne faillit jamais la voir. Car Lavillenie eut toutes les peines du monde à passer la barre précédente, placée à 6,01 m. Il ne l'a franchie qu'à sa troisième et dernière tentative. Après avoir franchi 6,16 m à son premier essai, Lavillenie eut même l'ambition (la folie ?) de demander une barre à 6,21 m. Ratant son saut et sa réception, il se blessa même sérieusement à un pied...
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FINALE DE LA COUPE DAVIS, la confiance de Federer. 6-1, 6-4, 6-3. Trois sets secs et voilà Roger Federer expédié par Gaël Monfils lors du deuxième simple de la finale de Coupe Davis entre la France et la Suisse. Blessé au dos la semaine précédente, le n°1 suisse a subi les coups de son adversaire sans être dans la capacité de répondre. Lourd et lent, il a souffert dans ses déplacements. A tel point que tout le monde se demande si "Fed" va pouvoir tenir son rôle les deux jours suivants. Mais là, surprise, Federer semble serein. Il salue le public lors de sa sortie du court. En coulisses, il garde le sourire.
Mieux, en conférence de presse, il déclare : "ce n'est pas négatif, plus le match avançait, mieux je me sentais. C'est très encourageant, je dois dire. Et vu que je n'avais pas touché la balle, que je n'avais pas couru depuis 5 jours, c'est pas mal." Certains pensent alors que Federer, conscient de ses limites du moment, a simplement voulu accumuler du temps de jeu sur terre battue. La suite leur donnera raison : le n°2 mondial apporte un écot non négligeable à la victoire en double aux côtés de Stanislas Wawrinka avant de réaliser un match parfait contre Gasquet, le dimanche. Non, Federer ne bluffait pas quand il disait se sentir de mieux en mieux.
JEUX OLYMPIQUES DE SOTCHI, la maladie de Fourcade. Disputer le biathlon aux JO, c'est une épreuve de fond. Martin Fourcade a entamé son aventure olympique par une décevante 6e place au sprint. Deux jours plus tard, il remporta la poursuite en se permettant de fêter son titre à venir sur le pas de tir. Trois jours après, il remporta une deuxième médaille d'or en individuel. Cinq jours plus tard, vint l'heure de la mass-start, l'épreuve phare, celle qui pouvait lui permettre de remporter un troisième titre consécutif. Et là, Fourcade s'inclina de quelques centimètres face au Norvégien Emil Hegle Svendsen. Dans la foulée, il confia : "je me suis battu comme un lion sur le dernier tour, j'ai donné plus que ce que j'avais. J'ai pas dormi de la nuit, parce que j'étais malade". Passer à trois centimètres d'un troisième titre olympique en neuf jours en étant malade, voilà qui vaut toutes les médailles du monde.
NATATION, la simplicité de Manaudou. Après Laure Manaudou, Yannick Agnel ou Camille Muffat, la natation française s'est découverte un nouveau monstre en 2014 : Florent Manaudou. Champion olympique du 50 m en 2012, le frère cadet de Laure a confirmé les espoirs placés en lui : quatre titres européens en grand bassin (50 m, 100 m, 50 m papillon, 4x100 m) et trois mondiaux en petit (50 m, 50 m dos et 4x100 m). Et si son secret était la simplicité ? Le 50 m dos qu'il n'avait jamais couru en grande compétition officielle ? Il en a fait son affaire, quand d'autres estiment toujours avoir besoin d'un temps d'adaptation. Sa préparation ? Il avoue prendre de la créatine, quand ce mot est tabou dans toutes les bouches. La lecture ? Pas son truc. Il a même avoué à nos confrères du Parisien magazine qu'il n'avait jamais lu de livre. Il n'y a pas à dire, ce Manaudou-là rafraîchit son monde, et pas seulement dans la piscine.
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