Il est des défaites dont on sort grandi. Celle subie par le PSG au Parc des Princes contre Barcelone le 15 avril dernier (3-1) ne faisait visiblement pas partie de cette catégorie. En fait d'électrochoc, ce match aller a eu l'effet d'un coup de massue pour les joueurs de Laurent Blanc, qui sont apparus abattus dès le début de la manche retour, mardi soir, au Camp Nou. Malgré l'évidente qualité de l'effectif parisien, les Pastore, Ibrahimovic et autres Verratti ne sont jamais parvenus à faire vaciller un Barcelone des grands soirs. Mardi, la célèbre maxime du Général de Gaulle s'appliquait à merveille au destin parisien. Ou presque. Car Paris a bel et bien été outragé, Paris a bien été brisé, Paris a été martyrisé, mais Paris n'a jamais joué libéré.
Paris outragé
Depuis trois ans maintenant, Paris rêve plus grand. Mais depuis trois ans, le PSG revient à la réalité au stade des quarts de finale. Sauf que cette année, la double confrontation contre Barcelone n'a jamais semblé aussi déséquilibrée, comparée aux éliminations contre Barcelone (2012-2013) et Chelsea (2013-2014). Souffletés par les Blaugrana au Parc, les Parisiens ont frôlé l'humiliation au Camp Nou. Les responsables de cet outrage ? Le "papy" Iniesta, 30 ans, auteur d'un festival au milieu de terrain dès le quart d'heure de jeu. Une feinte de corps et un coup de rein plus loin, trois Parisiens se retrouvent sur le flanc. Iniesta glisse ensuite à Neymar, qui dribble Sirigu et inscrit le premier but (14e).
Le toro tourne carrément à la corrida quand Dani Alves enchaîne les passements de jambes et fait danser Maxwell dans son couloir droit. Hypnotisé par le dribble, David Luiz en oublie… Neymar, qui claque une tête facile au fond des filets parisiens après un centre parfait du latéral brésilien (34e). A la mi-temps, la messe est dite. Luis Enrique se permet même de préserver ses grands prêtres du milieu de terrain, Iniesta et Busquets. Comme s'il s'agissait d'un vulgaire match de championnat.
Paris brisé
Voilà pour le bilan comptable et les hommes forts côté blaugrana. En face, c'est toute l'équipe qui est apparue affaiblie. 90 minutes durant, Pastore s'est montré incapable de casser les lignes, encore moins d'effacer ses vis-à-vis. Sur le front de l'attaque, Cavani n'a pas pesé et Ibrahmovic a trop souvent été contraint de décrocher pour toucher des ballons. En perdition face à Suarez à l'aller, David Luiz a encore été trop laxiste sur le deuxième but de Neymar, l'oubliant complètement dans son dos.
Paris martyrisé
Plus inquiétant encore, c'est dans l'engagement que les Parisiens ont été dominés par le Barça. Impliqués physiquement lors de la prolongation étouffante contre Chelsea au tour précédent, les joueurs de Laurent Blanc n'ont pas réussi à bousculer des Catalans pourtant bien moins puissants que les Londoniens. Sauf que les Barcelonais ont une nouvelle fois démontré toute leur science du placement et du pressing collectif. Deux buts d'avance ou de retard, le onze catalan n'a pas changé sa philosophie de jeu d'un iota. Et a joué, joué et encore joué. Habitués à avoir la possession, les Parisiens sont tout simplement tombés sur plus fort qu'eux dans ce registre.
Mais Paris jamais libéré
Dès les premières minutes de la rencontre, toute l'équipe, à l'exception peut-être de Marco Verratti, a paru désabusée voire résignée. Aucun signe de révolte n'a transpiré sur les visages parisiens. Au retour des vestiaires, les hommes de Laurent Blanc sont restés bien timorés, malgré une frappe sèche d'Ibrahimovic (73e) et un moment chaud dans la surface de Ter Stegen conclu par une frappe de Cavani dans le petit filet (79e). Plus que la défaite au Camp Nou, c'est dans l'attitude sur le terrain et l'approche mentale du match que le PSG s'est montré trop faible. Mais face à un tel Barca, à courir après le ballon 90 minutes durant, il faut bien dire qu'il était difficile de rêver plus grand.
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