Depuis dimanche, aucune image de l'accident de Jules Bianchi n'a été diffusée par la Formula One Management, qui gère les droits commerciaux de la F1. C'est le procédé habituel en cas d'accident grave, afin de protéger les proches et les amis du pilote accidenté. Mais, lundi après-midi, des images amateurs, filmées depuis les gradins du circuit de Suzuka, et mises en ligne sur la plate-forme YouTube, montrent l'accident du pilote français. Elles sont à la fois terrifiantes et accablantes.
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Terrifiantes parce qu'elles montrent que Jules Bianchi a percuté le véhicule de levage, venu dégager la Sauber d'Adrian Sutil, à très haute vitesse. La chaussée mouillée et la piste de dégagement en bitume ne lui ont pas permis de contrôler sa trajectoire, rectiligne, et la Marussia est allée percuter la dépanneuse par l'arrière. Le choc est tel que le tracteur est soulevé par le contact avec la monoplace, dont deux roues sont arrachées.
Mais ces images, et c'est peut-être aussi l'une des raisons pour lesquelles la FIA a mis tant d'empressement à les faire enlever pour atteinte aux droits d'auteur, sont aussi accablantes pour les commissaires. Le tracteur, qui devait sortir de la zone de dégagement et se diriger vers l'échappatoire, recule au contraire dans l'autre sens.
Mais surtout, ce ne sont pas deux drapeaux jaunes qui étaient déployés dans le virage au moment de l'accident de Jules Bianchi, mais un drapeau vert (en haut à droite), censé signaler aux pilotes que la zone du circuit était désormais dépourvue du moindre danger. Ce commissaire placé au virage 12 a pu signaler qu'à partir de cet endroit-là, la piste était dégagée. Aucune image ne montre la couleur des drapeaux à l'entrée du virage, là où les pilotes entament leur trajectoire. Le commissaire a continué à agiter ce drapeau vert plus d'une minute après l'accident de Jules Bianchi.
Reste à déterminer surtout de qui est venue la décision de dégager la voiture de Sutil sans faire intervenir la voiture de sécurité. "Peut-être que la dépanneuse était là, en stand-by derrière le rail, et que ce sont les commissaires de piste qui ont décidé, eux-mêmes, d'aller évacuer sans attendre la monoplace de Sutil", s'interrogeait dimanche Alain Prost, consultant sur Canal+. Cette vidéo terrible montre en tout cas que des fautes ont bien été commises, dimanche, à Suzuka.
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