Eternel miraculé des phases finales de Pro D2, le Sporting Club Albigeois est encore sorti victorieux d'un scénario improbable ce samedi, sur sa pelouse du Stadium, pour dominer après prolongation Mont-de-Marsan (21-16, a.p.) grâce à un essai de Dave Vainqueur et s'ouvrir du même coup les portes d'une 3e finale d'accession au Top 14 en cinq ans. Dimanche, Grenoble reçoit Bordeaux-Bègles dans l'autre demi-finale. ALBI (3e) - MONT-DE-MARSAN (4e): 27-20 "On a des regrets, mais pour l'instant, c'est le petit rugby qui gagne et c'est malheureux." Toute la frustration de Benat Arrayet, l'ouvreur du Stade Montois, interrogé au micro de Sport+, s'exprime à la mi-temps de cette première demi-finale pluvieuse, qui voit Albi tenir son rang et mener (10-3). Des Tarnais opportunistes comme jamais, solides sur leurs bases et sans génie peut-être, mais qui auront su prendre les points lorsqu'ils se présentaient. En l'occurrence dès l'entame de match, qui voit sur un contre, dynamisé par Max Carabignac, le centre Sofiane Guitoune tromper au sortir d'un ruck l'arrière Jean-Marc Mazonetto (7-0, 6e). Un avantage que le buteur Frédéric Manca bonifie d'une pénalité (10-0, 12e). Les Landais, coupables de huit ballons perdus et dont le phénomène, Timaci Matanavou ne s'est signalé qu'à la demi-heure de jeu sans pouvoir conclure (28e), sont sonnés et ne réagissent que dans le dernier quart d'heure de ce premier acte sur les premiers points du nouvel entrant, Antoine Vignau-Tuquet, suppléant d'un Thibault Vallet en grosses difficultés, notamment face aux perches (10-3, 35e). Une réaction que Mont-de-Marsan, imposant l'épreuve de force en mêlée, prolonge dès la reprise en venant s'installer dans les 22 mètres adverses. Et c'est à quinze contre quatorze après le carton jaune du pilier Nicolas Frize que le Stade trouve enfin la faille sur cet essai inscrit en force par le n°8 Haisini Taulanga, que transforme Vignau-Tuquet pour une égalité parfaite (10-10, 53e). Son pack mis au supplice, le Sporting est invisible désormais dans le camp montois, mais si Vignau-Tuquet est en échec (60e), Manca, sur l'un des rares sursauts de son équipe, fait mouche pour lui redonner ce billet pour la finale (13-10, 67e). Mais l'infériorité numérique pèse sur les organismes albigeois, qui se mettent à la faute et concèdent une nouvelle parité concrétisée face aux barres par Vignau-Tuquet (13-13, ), synonyme de prolongation. Une issue favorable au SCA il y a deux ans face à La Rochelle, mais qui tourne d'abord à l'avantage des Montois, d'abord malheureux sur ce poteau trouvé par Vignau-Tuquet (83e), puis récompensés sur ce drop de leur buteur dans la foulée (13-16, 84e). On pense l'affaire entendue, mais Matanavou, trop gourmand, concède dans ses 22 une pénalité terrible (16-16, 91e). Le même Matanavou trop court pour empêcher dans la foulée Dave Vainqueur, bien alerté au pied sur son aile, d'inscrire l'essai de la qualification en coin (21-16, 94e). Comme en 2006 et 2009, Albi tient sa finale ! GRENOBLE - BORDEAUX-BEGLES (Dimanche, 15h10) A trois petits points près... Grenoble, au terme de la 30e journée de Pro D2, a du nourrir de grands regrets concernant son début de saison. Car l'équipe iséroise n'a échoué qu'à trois petits points du LOU, directement admis en Top 14. Car l'équipe entraînée par Sylvain Begon semble tout simplement irrésistible depuis la 20e journée, ayant aligné onze matches sans défaite, et même sept victoires consécutives pour clore la saison régulière. Ce qui fait d'elle le favori logique de cette demi-finale, emmenée par son attaque, la meilleure de Pro D2 avec 767 points inscrits. Pourtant, le FCGR ferait bien de se méfier de Bordeaux-Bègles, pour une raison évidente: en deux confrontations de saison régulière, il n'a pas réussi à battre la formation aquitaine. 16-16 à Lesdiguières en début d'exercice, puis 25-22 sur la pelouse d'André-Moga, les hommes de Marc Delpoux ont trouvé deux fois la clé pour gêner les Isérois. Alors, bien sûr, Grenoble part avec la faveur des pronostics . Mais l'UBB a des arguments à faire valoir, notamment le talent de Gerard Frazer, son ouvreur néo-zélandais, qui a compilé 367 points cette saison.