Fernando Alonso n'a jamais été aussi près d'un troisième titre de champion du monde. En qualifiant sa Ferrari en troisième position derrière Vettel et Hamilton et surtout devant la Red Bull de Webber, le Taureau des Asturies a pris une énorme option sur l'obtention de la couronne mondiale. Mais la course automobile réserve régulièrement son lot de surprise. Alors... Etats-Unis 1981, Australie 1986, Australie 1987 et Brésil 2007 ! L'histoire de la course automobile moderne regorge de Grand Prix à rebondissements... où le titre mondial s'est joué entre trois pilotes lors de la dernière épreuve de la saison. Le Grand Prix d'Abu Dhabi, ultime manche du championnat du monde de Formule 1 2010, nous réserve un suspense du même acabit... en tous points haletant. En effet, pas moins de quatre pilotes peuvent être sacrés ce dimanche sur la piste de Yas Marina: Fernando Alonso, Mark Webber, Sebastian Vettel et Lewis Hamilton. Après une séance de qualification âprement disputée par l'ensemble des protagonistes, Sebastian Vettel a une nouvelle fois montré toute sa science du pilotage en remportant haut la main la pole position. En partant en tête ce dimanche, Vettel n'a finalement d'autre choix que de faire sa course et de partir loin devant, puis d'espérer que les événements lui soient favorables. "On s'élance de la pole position, ça ne pouvait pas être mieux. Tout ce que je peux faire, c'est donner le meilleur pour obliger les autres à assurer", déclarait-il samedi, satisfait du travail accompli. Mais avec Hamilton et surtout Alonso dans ses rétroviseurs, le succès de Vettel ne servirait à rien si les positions restaient figées tout au long de la course. Alonso serait alors titré. Alonso: " Tout peut arriver" De son côté, Fernando Alonso reste prudent dans l'approche de cette course. Avec cette troisième place sur la grille devant Mark Webber qualifié en cinquième position, le "Taureau des Asturies" a pourtant de quoi être confiant sur l'issue de la course. "Du point de vue du championnat, nous sommes plus ou moins dans la même situation qu'il y a deux jours. Tout dépendra de la course, où tout pourra arriver." Alonso refuse en bloc toute forme de satisfecit et préfère jouer la prudence: "Tout peut arriver et nous avons vu lors des derniers Grand Prix que les choses évoluent très vite. Que peut-il craindre ? Panne moteur comme Vettel en Corée ? Cafouillage dans les stands comme Massa au Brésil ? Accrochage comme Vettel et Webber en Turquie ? Peut-être un peu tout cela à la fois. Car au-delà de ces épisodes récents, l'histoire plus ancienne a parfois prouvé que rien n'était gagné d'avance. Fernando Alonso, en fin connaisseur de la discipline, doit forcément se souvenir, outre de Dallas 1981, Australie 1986 et 1987, de l'incroyable Grand Prix du Brésil 2007, course au cours de laquelle celui qui était le mieux placé dans la course au titre mondial ne l'a pas emporté. Kimi Raïkkonnen, alors troisième au classement général du championnat du monde, avait en effet su profiter des évènements et du respect d'une consigne d'équipe de la part de son équipier Felipe Massa pour l'emporter et être sacré. Alonso, plus que quiconque le sait. En, 2007, au Brésil, il était à la lutte pour son troisième titre mondial... déjà ! Il ne l'a pas gagné... Pour un petit point.