Comment le taekwondo a servi à Zlatan Ibrahimovic dans sa carrière de footballeur ?
Le 8 octobre dernier, Zlatan Ibrahimovic lève la jambe à une hauteur vertigineuse et marque son premier but contre l'OM (un but à revoir ici). Le high kick, un geste totalement normal dans un dojo de taekwondo mais beaucoup plus rare sur un terrain de football. Avant de devenir l'un des meilleurs attaquants au monde sur une pelouse verte, le Suédois a taquiné les tatamis rouge et bleu. Ceinture noire de taekwondo, il puise énormément de ses ressources dans cet art martial.
"À chaque fois qu’il met un coup de pied bizarre, il dit lui-même que c’est grâce au taekwondo", expliquait Leif Almo, l'ancien coach de taekwondo d'Ibra dans un entretien accordé au magazine So Foot, en septembre dernier.
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Grâce à cet art martial, "il est beaucoup plus agile avec son bassin et ses pieds", nous explique d'abord Frédéric Barbéris, directeur sportif de la Fédération française de taekwondo.
Malgré son gabarit impressionnant (1,95 m pour 94 kilos), l'avant-centre du PSG se déplace parfaitement sur un terrain. "C’est un joueur qui se sert énormément des feintes de corps pour obliger ses adversaires directs à déclencher", expliquait la semaine dernière Pascal Gentil, médaille de bronze aux JO de Sydney et d'Athènes dans les colonnes de France Football. "Ça signifie qu’il va les obliger à porter une attaque riposte, comme un tacle, pour mieux les contre-attaquer derrière".
"Une capacité de réaction et d'anticipation supérieure"
Le taekwondo est un sport où 80% du travail se fait avec les pieds. Normal pour l'heure de le comparer à "l'escrime des pieds". "Comme sur le but qu'il inscrit au Vélodrome contre Marseille, on voit bien qu'il peut mettre le pied où il veut", confie Frédéric Barbéris, directeur sportif de la Fédération française de taekwondo.
Mais ce qui est encore plus étonnant chez Ibrahimovic, c'est surtout sa capacité à régir et à voir le bon mouvement avant tout le monde. Là où un autre joueur va imaginer le geste beaucoup trop tard pour le réaliser, Zlatan, lui, le fait dans une facilité souvent déconcertante. "Le taekwondo lui a certainement apporté cette capacité d'observation, de réaction et d'anticipation supérieure à la moyenne", note Frédéric Barbéris. Et comme "un ballon va mettre plus de temps à arriver sur le corps en foot qu'un coup de pied en taekwondo", Zlatan l'ancien taekwondoiste anticipe mieux qu'un autre footballeur.
Enfin, comme dans tous les sports de combat, les athlètes prennent des coups. Là aussi, "Ibra" est peut-être plus doué. "Même si son physique l'aide énormément, on peut aisément imaginer qu'il est plus dur mentalement", conclut Frédéric Barbéris. Sur un terrain, cet argument se vérifie une fois de plus. Ibrahimovic n'a jamais peur de disputer un ballon en l'air ni d'aller au contact. Stéphane Ruffier s'en souvient encore…