Le 23 novembre dernier, lors de la précédente journée de la Ligue des champions, le PSG a obtenu sur la pelouse d'Arsenal un match nul (2-2) aux airs de victoire. Ce résultat a en effet permis aux joueurs d'Unai Emery, déjà qualifiés pour les huitièmes de finale, de reprendre l'avantage sur leurs rivaux londoniens pour la première place du groupe. En résumé, si, mardi soir, le PSG fait aussi bien face à Ludogorets qu'Arsenal sur le terrain de Bâle, il terminera premier de son groupe. Pour rappel, celui qui finit premier se verra désigner un deuxième de groupe lors du tirage au sort des huitièmes de finale, le 12 décembre prochain, et recevra devant son public lors du match retour. Mais ces éléments sont-ils si importants ?
Moins de 30% des deuxièmes vont en quarts. "L'objectif n'a pas changé, c'est toujours terminer en tête du groupe", a plaidé Unai Emery, lundi, en conférence de presse, deux jours après la déconvenue enregistrée en Ligue 1 sur la pelouse de Montpellier (0-3). Le latéral brésilien Maxwell est allé dans le même sens : "Finir premiers, c'est bon pour la confiance et ça donne une bonne image."
Une bonne image, mais pas seulement. Un coup d'œil rapide sur l'historique de la compétition permet de confirmer que finir premier, ça compte vraiment. En effet, sur les cinq dernières saisons, jamais plus de deux équipes ayant terminé deuxième de leur groupe se sont qualifiées pour les quarts de finale. Lors de la saison 2013-14, il n'y en avait même aucune.
Au total, depuis 2011-12, seulement huit des 40 équipes qualifiées pour les quarts de finale avaient terminé deuxième de leur groupe, soit pile 20% seulement. Si l'on prend maintenant en compte les treize saisons qui ont lieu depuis l'adoption du format actuel de la la Ligue des champions, le pourcentage monte un peu, mais reste sous les 30% (29 des 104 équipes qualifiées pour les quarts de finale avaient terminé à la deuxième place de leur groupe, soit 27,9%). Ce ne sont que des statistiques, mais elles sont significatives.
Terminer deuxième, ce n'est pas la fin de tout. Se qualifier pour les quarts de finale (où le tirage au sort est alors intégral, c'est-à-dire sans tête de série d'aucune sorte) en ayant terminé deuxième de son groupe, le PSG l'a fait lors des deux dernières saisons, en dominant à chaque fois Chelsea en huitièmes de finale. Il est amusant de noter que ce fut le cas également d'autres clubs français récemment, comme l'OM en 2011-12, vainqueur de l'Inter Milan en huitièmes (1-0, 1-2) après avoir terminé deuxième de son groupe derrière Arsenal ou encore en 2009-10 pour l'OL, qui avait sorti le Real Madrid (1-0, 1-1) après avoir été devancé par la Fiorentina lors de la phase de groupes. Des équipes qui ont terminé deuxièmes de leur groupe ont même déjà remporté la Ligue des champions. Depuis la mise en place de la formule actuelle, ce fut le cas de Porto en 2003-04, de Liverpool en 2004-05 et de l'Inter Milan en 2009-10.
Des "gros" un peu partout. Même si Paris devait réaliser une contre-performance mardi, il n'y aurait donc rien de rédhibitoire. Et ce, d'autant plus que, cette saison, la hiérarchie des premiers et deuxièmes de groupe est assez floue. En résumé : les "gros" sont un peu partout. Il est impossible de dresser pour l'heure la liste exhaustive des adversaires potentiels du PSG, du fait qu'il reste encore une journée à disputer. Pour autant, un regard sur les classements actuels donnent une première idée de ce que pourraient être les deux chapeaux lors du tirage au sort à Nyon. Voici donc à l'instant t les adversaires potentiels du PSG en huitièmes de finale (en gras, les équipes dont le classement est acté).
Si le PSG termine premier : Benfica, Manchester City, Bayern Munich, Bayer Leverkusen, Real Madrid, FC Porto et Séville FC.
Si le PSG termine deuxième : Naples, Barcelone, Atlético de Madrid, Borussia Dortmund, Leicester et Juventus Turin.
NB : Deux clubs d'un même groupe et d'un même pays ne peuvent s'affronter en huitièmes de finale.
En l'état actuel des choses, terminer premier du groupe ne serait donc pas une garantie d'éviter un "gros" en huitièmes. La concentration de grands noms dans certains groupes débouche sur une situation où plusieurs géants sont assurés (Manchester City, Bayern Munich) ou en passe (Real Madrid) de terminer deuxième de leur groupe. Cette "photographie" va encore bouger mais il devrait y avoir, quoi qu'il arrive, des candidats à la victoire finale dans les deux chapeaux. S'il veut (enfin) aller au bout, après quatre éliminations consécutives en quarts de finale, le PSG doit de toute façon être capable de battre tout le monde. À commencer par Ludogorets.