LIGUE DES CHAMPIONS - Auxerre reçoit le Milan AC mercredi soir (20h45).
A quelques heures du match contre le "grand" Milan AC, il est bon de ressortir les vieux album Panini. Il y a 25 ans, Auxerre battait les "rossoneri" (3-1). Les coéquipiers de Benoît Pedretti rêvent aujourd’hui de rééditer cet exploit.
Une classe d’écart
Nous sommes en 1985. Auxerre n’a pas vraiment été épargné par le tirage au sort. Les Bourguignons, alors inconnus sur la scène européenne, tombent sur les Italiens du Milan AC en 32e de finale de la Coupe UEFA.
Les superstitieux déposent un cierge à l’église mais personne ne donne cher de la peau de l’AJA. Et pour bien comprendre l’écart qu’il existe à l’époque entre les deux équipes, il suffit de lire la version de Jean-Marc Ferreri: "quand les Italiens sont arrivés à l'Abbé-Deschamps, ils croyaient que c'était le terrain d'entraînement, et ont demandé où aurait lieu le match", se rappelle le milieu de terrain devenu consultant pour la chaîne W9. Il faut dire que le stade San Siro est quatre fois plus grand que celui d’Auxerre.
Cantona et Boli
En 1986, le Milan AC sort tout juste d’un scandale de paris truqués, le "Totonero". Un certain Silvio Berlusconi reprend le club et le déplacement à Auxerre sonne comme le renouveau des milanais en Coupe d’Europe.
Au bout de quatre minutes, le rêve se transforme en cauchemar pour le public de l’Abbé-Deschamps. Pietro Paolo Virdis ouvre le score pour Milan. Mais sur le banc auxerrois, un homme va y croire. Guy Roux va exhorter ses hommes.
L’entraîneur au bonnet dispose à l’époque d’une équipe qui fait rêver aujourd’hui. Basile Boli (19 ans) en défense, Jean-Marc Ferreri (23 ans) en meneur et Eric Cantona (20 ans) en pointe. En face, un grand brun fait ses premiers pas en Coupe d’Europe. A seulement 17 ans, Paolo Maldini débute en UEFA.
Un exemple ?
Ce jour-là, les Auxerrois se rebellent. Après l’égalisation de Patrice Garande, le public bourguignon commence à y croire. En fin de rencontre, l’AJA se transcende et donne une leçon de foot aux "rossoneri" en inscrivant deux nouveaux buts.
Malheureusement, les bourguignons découvrent San Siro quinze jours plus tard et s’inclinent lourdement (3-0). Les coéquipiers de Maldini se qualifient de justesse mais le futur tôlier a gardé un souvenir impérissable du match aller : "On avait perdu 3-1, mais on aurait pu perdre 4-1 ou 5-1". Et de conclure : "En quittant le terrain j'avais très mal aux oreilles, tellement les supporters d'Auxerre avaient fait du bruit".
Cette année, l’écart est peut-être plus important entre les deux équipes. Après les blessures successives de Jelen, Le Tallec, Licata et Langil, les Bourguignons vont affronter un Milan AC au top de sa forme (les rossoneri sont premiers de Série A). Mais les superstitieux se raccrocheront peut-être au match de 1986. Après une victoire à l’aller, les Bourguignons s’étaient inclinés au retour. Et si cette année, le scénario s’inversait…