Battue mardi à l'Abbé-Deschamps par l'AC Milan (0-2) à l'occasion de la 5e journée de la Ligue des champions, l'AJ Auxerre a dit adieu aux huitièmes de finale de la Ligue des champions. Les Italiens, eux, sont qualifiés. Dans l'autre match du groupe G, le Real s'est promené, 4-0, sur la pelouse de l'Ajax, avec l'ouverture du score signée Benzema. Comme à Milan, à Amsterdam et sur cette terre même face au Real Madrid, l'AJA s'est inclinée avec les honneurs, ce mardi à l'Abbé-Deschamps, punie par le froid réalisme d'un Ibrahimovic incontournable ces dernières semaines et la vista d'un Ronaldinho entré sur le tard (0-2). L'exploit de 1985, quand les Boli et consorts dominèrent les Rossoneri du tout jeune Maldini en Bourgogne, lors du troisième match européen de l'histoire du club (3-1), ne s'est jamais dessiné. La logique, hélas, a encore été respectée dans le "groupe de la mort" de la Ligue des champions, puisque ce sont bien le Real et Milan qui passeront l'hiver. Une supériorité que Benoît Pedretti ne contestera d'ailleurs pas au coup de sifflet final, commentant, au micro de Canal +: "C'est ça, les joueurs de talent. Avec une demi-occasion, ils la mettent au fond. On fait une bonne première mais on la met pas au fond, eux, ils ont Zlatan devant qui est capable de fait la différence à tout moment. On n'a pas été assez adroits dans les centres, pas assez nombreux dans l'axe. Ce sont nos limites, on a essayé de se faire plaisir, de faire plaisir aux gens, et de donner une bonne image." Tout n'est pas perdu pour autant pour les hommes de Jean Fernandez qui peuvent encore rêver de 16e de finale de la Ligue Europa, il faudra pour cela réussir un coup à Madrid le 8 décembre lors de la dernière journée et espérer que l'Ajax, troisième avec un point de plus (et laminé par le Real 0-4 ce mardi), n'en fasse pas de même à Milan. La balance reste tout de même défavorable aux Bourguignons qui, pendant plus d'une mi-temps, auront donné de l'espoir à un stade de l'Abbé-Deschamps comble et coloré au coup d'envoi de cette troisième soirée de prestige de la saison. Ibrahimovic n'en demandait pas tant L'enceinte icaunaise combat le froid mordant avec sa plus belle arme, la même que ses pensionnaires: son enthousiasme. Une vertu qui laisse entrevoir de belles promesses en début de rencontre, face à des Milanais un tantinet attentistes, voire amorphes. Jean Fernandez l'a dit avant-coup: Auxerre n'a rien à perdre, les Bourguignons s'attellent donc à tout gagner, quitte à se découvrir un peu. Contout expédie une première tête dans les gants d'Abbiati (10e), avant que Dudka ne contraigne le portier italien à se détendre sur un coup franc flottant (13e). Manifestement embarrassés par le pressing constant de leurs hôtes, les Lombards opposent davantage d'agressivité pour se faire respecter, durcissant le jeu sans toutefois s'attirer les foudres de l'arbitre slovène de la partie. Et tandis que l'ambiance tombe peu à peu autour de la pelouse, les Italiens commencent à mettre le pied sur le ballon. La sanction est immédiate: Seedorf allume à son tour le cadre de Sorin, sans néanmoins l'accrocher (22e), puis Gattuso, seul dans la surface à la retombée d'un ballon mal négocié par Coulibaly, se montre trop gauche pour débloquer le tableau d'affichage (39e). A la pause, le score est nul et vierge, pas un mauvais résultat en soi pour l'AJA, d'autant que l'Ajax, dans le même temps, est déjà mené 0-2 sur sa pelouse par le Real Madrid. Au retour des vestiaires, la machine bourguignonne tarde toutefois à repartir. Après deux lointaines et vaines tentatives de Ndinga et Oliech (63e), l'AC Milan transforme finalement l'essai. Trop juste sur un ballon en profondeur destiné à Robinho, Dudka trouve involontairement Ibrahimovic dans l'axe, le Suédois ne manque pas la cible et plonge l'Abbé-Deschamps dans le silence (0-1, 64e). Un coup dur pour des Icaunais qui tentent de repartir au charbon et reprennent espoir quand Quercia, entré en jeu à la place de Sammaritano et bien décalé par Oliech dans la surface, voit son tir contré in extremis par Zambrotta (75e). Dans la foulée, Pedretti tente un geste difficile, une reprise en pivot lobée, qui n'inquiète pas Abbiati (81e). C'en est fini des chances bourguignonnes. Ronaldinho, suppléant du buteur dans le camp milanais, se charge finalement d'achever cette AJA méritante. Bénéficiaire d'un bon travail de Robinho côté droit, l'ancien Parisien fixe Coulibaly et trompe Sorin d'un tir enroulé imparable (0-2, 90e). La fête auxerroise est gâchée, mais l'honneur est sauf pour des Icaunais qui tenteront donc de se consoler avec la Ligue Europa. L'AC Milan, lui, est déjà en huitièmes de finale de la Ligue des champions, pour la neuvième fois en onze ans...