Après le naufrage du paquebot Concordia vendredi dernier, au large de l'île italienne de Giglio, ça n'a pas loupé, les hommes politiques se sont jetés à l'eau. Et c'est Gérard Longuet qui est parti le premier à l'abordage. Le couteau entre les dents, le ministre de la Défense s'en est pris lundi matin sur LCI, au matelot François Hollande. Il a comparé le candidat socialiste à la présidentielle au capitaine du paquebot Costa Concordia : "il y a des capitaines qui frôlent trop les côtes et qui conduisent leurs bateaux sur les récifs. François Hollande côtoie et tutoie les déficits publics avec beaucoup de complaisance".
Une attaque et un flot de répliques. En politique comme sur un bateau, la solidarité est le maître mot. Le mousse Manuel Valls répond le premier. "Très grosse faute de mauvais goût et indigne de Longuet. Il doit s'excuser", écrit-il sur son compte Twitter. Tel un vieux loup de mer, Najat Vallaud-Belkacem prend le ministre de la Défense à son propre jeu et contre-attaque sur Europe1.fr : "en 2007, la campagne avait déjà été dure. Mais, là, on touche le fond".
Le skipper Franck Cammas, plutôt amusé par toutes ces attaques, raconte qu'en mer, "les requins restent dans l'eau. En politique, ils sautent très vite sur le bateau".
"Le bon navigateur, c'est celui qui arrive à bon port"
Le navigateur de 39 ans adresse quand même quelques conseils à tous ces apprentis-marins de la semaine. "En mer, il faut toujours savoir où on va. Il faut savoir également régler sa voilure en fonction du temps". Et de glisser un avis d'expert, bien utile une semaine après la perte du triple AAA. "Par temps de crise, il faut anticiper et réduire la voilure au bon moment pour ne pas casser le matériel".
Sale semaine pour nos marins de la politique. Mais les météorologues auraient certainement pu prévoir cette tempête depuis déjà quelques mois. En novembre dernier, le capitaine Jean-Luc Mélenchon s'en était déjà pris à François Hollande en le qualifiant de "capitaine de pédalo".
Le départ a bien été donné. Tous les skippers de la présidentielle sont en train de tirer des bords pour essayer de garder leur cap. Mais avant de partir à l'abordage d'autres navires, il faut surtout s'occuper de sa propre embarcation. C'est ce que rappelle Franck Cammas : "le bon navigateur, c'est celui qui arrive à bon port". Alors tenez bon la vague et tenez bon le vent. Hisse et ho, Santiano. Si Dieu veut toujours, droit devant, vous irez peut-être jusqu'à l'Elysée.