CM 2010 - La ministre donnera la parole à tous les acteurs du "désastre" sud-africain.Après avoir tenté de sauver ce qui pouvait encore l'être en rendant visite aux Bleus, mardi soir, à Bloemfontein, Roselyne Bachelot doit se rendre à l'évidence. Le deuxième revers subi par les Bleus face à l'Afrique du Sud (2-1) a été "la conclusion d'un cauchemar inéluctable". "Il va falloir que les responsables du désastre en tirent toutes les conséquences, se remettent en cause, il faut régler des comptes, explique-t-elle dans un entretien à Marc-Olivier Fogiel. Les auteurs du désastre, ce sont d'abord les joueurs, l'encadrement et la fédération effectivement. Il faut tirer les leçons et je vais m'y employer."Pour se faire, la ministre de la Santé et des Sports a un plan très précis. "Je n'ai pas à faire le diagnostic avant de faire l'examen de la situation. Je vais ouvrir un audit très approfondi de ce qui s'est passé avant et pendant la compétition." L'objectif est de donner la parole à tous les acteurs de ce psychodrame sud-africain. "Je souhaiterais que chaque joueur de l'équipe de France soit entendu. Il y a certains joueurs qui ont souffert de ne pas avoir complètement la parole. Il faut mettre tout le monde dans une confrontation loyale.""Il faut régler des comptes" :Si elle reconnaît que Nicolas Sarkozy, très remonté par l'image désastreuse des Bleus, était d'accord avec la décision d'exclure Nicolas Anelka, elle rejette toute ingérence politique au sein de l'équipe de France. L'organisation d'une Coupe du monde n'implique pas les responsables politiques. La logistique, c'est bien évidemment la fédération. "Si nous sommes intervenus, c'est que le désastre n'est pas seulement sportif mais également moral."La ministre reconnaît en revanche avoir conseillé aux Bleus de renoncer à leurs primes de sponsoring. "Nous leur avons demandé qu'il serait plus que de bon goût que de renoncer à ces primes. Patrice Evra l'a fait savoir dès hier soir (mardi soir). Je suis heureuse que, dans cette affaire, la décence ait au moins triomphé sur ce point."Une chose est sûre, Roselyne Bachelot, qui a interdit à Rama Yade de s'exprimer sur les Bleus ce mardi, entend être en première ligne dans l'entreprise de renouveau du football français. "J'estime qu'aujourd'hui, les polémiques ne sont plus de mise, le temps est à le réflexion et non pas aux accusations contre qui ce soit, je serai la ministre de la réconciliation." Il y a du travail.