Auteur d'un retour fracassant en Italie, au niveau sportif comme médiatique, Mario Balotelli sera au cœur du derby milanais, dimanche soir, entre l'Inter et l'AC Milan. Joueur fantasque, "Super Mario" fascine autant qu'il déconcerte. Et divise, forcément. Balotelli, un fuoriclasse ?
Jean-Charles Banoun, chef du service des sports d'Europe 1
"Remplaçant et éteint lorsqu’il était à Manchester City, Mario Balotelli semble revigoré depuis qu’il est aà l'AC Milan. Son démarrage tonitruant, un doublé d’entrée et un but à chaque match sous ses nouvelles couleurs, démontrent que le choix des dirigeants milanais était le bon. Certes, Balotelli traîne derrière lui cette image de joueur fantasque et caractériel, mais son talent, lorsqu’il veut bien l’exprimer, reste intact. On peut penser, comme le joueur l’a dit lui-même, qu’il ne s’est pas bien acclimaté à l’Angleterre , d’où ses problèmes de comportement qui ont rejailli sur ses performances. Mais l’Euro 2012 qu’il a réussi avec l’Italie, et notamment le doublé magnifique qu’il a signé contre l’Allemagne en demi-finales (2-0), viennent confirmer que ce joueur, encore très jeune (22 ans), est bien de dimension internationale. Dans un pays qui est le sien, et un environnement qui lui convient mieux que Manchester, il a désormais tout pour s’exprimer pleinement à Milan. Même s’il aura sans doute encore l’occasion de déraper... On ne se refait pas !"
Nicolas Rouyer, de la rédaction d'Europe1.fr
"L'hiver dernier, Milan a investi 23 millions d'euros pour faire revenir Balotelli en Lombardie, lui a porté le maillot de... l'Inter pendant quatre ans. Le jeu en valait-il la chandelle ? Pas si sûr. Car si Balotelli a fait la démonstration ici ou là qu'il n'était pas un peintre, il a surtout étalé jusqu'ici ses qualités de pitre. Le pire, c'est qu'il ne réserve pas ses incartades à sa vie privée mais qu'il est aussi capable de "dégoupiller" sur un terrain. On se souvient notamment de sa talonnade hors de propos en match amical face au LA Galaxy ou de sa prise de bec avec son entraîneur Roberto Mancini à l'entraînement. Certes, il a marqué quatre fois en trois matches avec Milan (trois coups de pied arrêtés dont deux penalties, hein) mais depuis le début de sa carrière, il tournerait plutôt à un but tous les trois matches, soit la moyenne d'un "bon" attaquant. S'il n'est évidemment pas un joueur en carton, Balotelli, sa coupe de cheveux en pétard et ses feux d'artifice à domicile, tient plus du personnage de cartoon. Est-ce que "Balo" va permettre à Milan d'aller à nouveau titiller la Juve tout en haut ? S'il se tient à carreau, pourquoi pas. Mais..."