Comment faire quand les statistiques, le niveau de jeu et la raison sont contre vous ? Rêver. C'est ce à quoi les supporters (et peut-être aussi les joueurs) du PSG en sont réduits, à quelques heures du quart de finale retour de Ligue des champions face au FC Barcelone, mardi soir, au Camp Nou. Il y a six jours, lors du match aller, les Catalans ont largement dominé le double champion de France en titre et l'ont emporté 3-1. Ce score aurait pu être plus sévère encore, compte tenu des faiblesses individuelles et collectives affichées par le club de la capitale. Alors, déjà éliminé le PSG ?
"Tant qu'il y a une chance, il faut la jouer à la fond, sinon ce n'est même pas la peine de prendre l'avion", a commenté Blaise Matuidi, blasé. Et une chance, il en existe encore forcément une puisqu'il reste quand même 90 minutes à jouer (voire plus). Europe 1 a listé les trois principales raisons d'y croire pour le PSG. Trois raisons, comme le nombre de buts qu'il faudra marquer, mercredi soir, au Camp Nou, pour espérer se qualifier.
Le Barça a déjà dévissé. Dès le coup de sifflet final du match aller, un souvenir est remonté : celui du FC Metz, vainqueur 4-1 du Barça au Camp Nou en 32es de finale retour de la Coupe des Coupes 1984-85, après avoir perdu 4-2 à l'aller. Mais, à l'époque, le Barça n'avait encore jamais remporté la "grande" Coupe d'Europe et n'avait rien de la multinationale du football qu'il est aujourd'hui devenue, avec trois des cinq meilleurs joueurs du monde dans ses rangs. Non, pour trouver trace d'un Barça moderne qui dévisse en beauté, il faut remonter à 2 ans seulement (et non à 30), au 1er mai 2013 exactement, en demi-finales retour de cette même Ligue des champions. Ce soir-là, le Bayern Munich d'Arjen Robben et Thomas Müller, tous deux buteurs, avait fait vivre un calvaire aux Blaugrana (3-0). L'honnêteté intellectuelle nous impose néanmoins d'ajouter deux choses : le Barça avait été battu 4-0 à l'aller, ce qui donnait un aspect presque amical à cette rencontre, et Lionel Messi n'était pas là. Vu comme ça...
Le Bayern écrase le Barça 3-0 en mai 2013 :
Ce PSG-là a du cœur. Au tour précédent, face à Chelsea, le PSG a été réduit à dix après une demi-heure. Il a été mené, deux fois, par le probable futur champion d'Angleterre. Mais il est à chaque fois revenu au score, quelques minutes après avoir concédé un but. Cette équipe parisienne est pleine de ressources. Elle l'a montré sur la scène européenne, mais également dans l'Hexagone, avec plusieurs victoires marquantes à l'extérieur, à Saint-Etienne (1-0, deux fois), ou plus récemment à Marseille (3-2). Le PSG, deuxième meilleure équipe de Ligue 1 hors de ses bases, reste sur un succès - marqué du sceau de Javier Pastore, auteur d'un doublé -, samedi à Nice, sur le score de... 3-1. Ce score-là mercredi enverrait le PSG en prolongation. De là à comparer Nice à Barcelone...
Le PSG se qualifie à dix contre onze à Chelsea :
Verratti et Ibrahimovic seront là. Même si Laurent Blanc avait refusé d'en parler à l'issue du match aller, on ne peut évidemment pas occulter que le PSG s'était présenté sans plusieurs de ses joueurs cadres. Si Thiago Motta est à nouveau forfait sur blessure, Marco Verratti et Zlatan Ibrahimovic, suspendus à l'aller, effectueront leur retour. L'absence du petit Italien, régulateur du jeu parisien - "celui qui tire les fils", a joliment dit de lui le défenseur du Barça Dani Alves -, s'était fait cruellement sentir au match aller. "Marcolino" a l'occasion de prouver au monde entier qu'il a pris une autre dimension. Des choses à prouver, Zlatan Ibrahimovic en a aussi quelques-unes. Rarement brillant lors des matches à élimination directe en Ligue des champions, le Suédois voit se présenter l'une des dernières occasions de marquer l'histoire de la compétition. "C'est un attaquant différent, capable de marquer avec n'importe quelle partie du corps", a reconnu lundi le coach du Barça, Luis Enrique. En décembre dernier, quand le PSG avait perdu 3-1 (sans vraiment exister), "Ibra" avait marqué. Un but, un seul. Mardi soir, il en faudra trois fois plus, à condition de ne pas en prendre plus d'un. Et c'est peut-être ça, finalement, le plus difficile à croire.
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