ATHLETISME - Le Français a été sacré champion d'Europe du décathlon ! Seize ans après Alain Blondel sous le déluge d'Helsinki, Romain Barras a su lui aussi dompter les gouttes qui se sont abattus en début d'après midi sur le stade de Montjuic. En embuscade comme à son habitude à l'issue de la première journée, le Français, toutefois en avance sur son record personnel, s'impose en patron. Véritable métronome à défaut de dominer une épreuve de la tête et des épaules (comme le Néerlandais Sintnicolaas et ses 5,45m à la perche), Barras enquille les points au fil des épreuves. 3ème temps du 110 mètres haies, 10ème au disque, il recolle au podium à la perche grâce à un saut à 5,05m, son record personnel. Revenu à quelques points des meilleurs, le cinquième des JO de Pékin observe la remontée fulgurante de Sinticolaas et l'effondrement du leader, le Lituanien Draudvila. Le javelot et un jet à 65,77 m (2ème performance des engagés) lui offrent la tête avant la dernière épreuve. Barras : "je ne suis rien sans mes amis" Reste à gérer un 1500m, finalement parfaitement maitrisé. Avec 5 points d'avance sur le Néerlandais, Barras choisit de marquer son dernier adversaire direct qui profitait du train imposé par son coéquipier Vos alors que les deux autres Français, placés dans la première série, ne peuvent lui apporter la moindre aide. Mais le Calaisien, encore lucide malgré la fatigue de neufs épreuves disputées dans des conditions changeantes, s'évite un sprint à l'issue incertaine en plaçant une accélération aux 400 mètres. Trop juste, le Néerlandais craque. 2ème de sa série de ce 1500 mètres final, Romain Barras remporte sa première médaille internationale, devançant finalement Sintnicolaas de 17 points, du haut d'un nouveau record personnel porté à 8453 points. Nadir El-Fassi termine lui douzième avec 7906 points, Florian Geffrouais seizième avec 7706 unités. Le héros du jour ne manquait d'ailleurs pas de leur rendre hommage au micro de France Télévisions : ""Je ne suis rien sans mes amis qui m'ont soutenu pendant ces deux jours et qui sont venus voir ma course. Ils me l'on prouvé tout ce week-end, j'ai eu des moments de doute et ils ont toujours été là pour moi. Je ne réalise pas, je suis champion d'Europe, je n'y crois pas encore". 16 ans après Blondel, 20 ans après Plaziat et son record de France établi aux Europe de Split, Barras ravive la flamme du décathlon français, souvent dans l'ombre ces dernières années.