Champion de France la saison dernière - pour la première fois depuis 2000 -, de retour cette année en Euroligue et troisième du classement de Pro A à sept matches de la fin avec 18 victoires pour 9 défaites, le CSP Limoges n'a pas a priori le profil du club en crise. Et pourtant, son entraîneur, Jean-Marc Dupraz, en place depuis 2013, a été informé lundi matin de son licenciement. C'est lui qui avait ramené le club historique du basket français sur le devant de la scène. "Merci à JMD (Jean-Marc Dupraz) pour ces deux saisons, le titre de champion et le retour en Euroligue", a simplement tweeté le président du club et ancien meneur de jeu du CSP, Frédéric Forte, qui a fait appel à Philippe Hervé (ex-Orléans) pour remplacer Dupraz sur le banc limougeaud.
Eliminé de la Coupe de France jeudi. Cette décision intervient après la défaite du Cercle Saint-Pierre à Rouen, samedi (76-74), la huitième de la saison en 27 matches, ce qui constitue un bilan loin d'être déshonorant. Mais le revers à Rouen, face à une équipe qui se débat en fond de classement, fait suite à une autre défaite, plus douloureuse, sur le parquet du Portel, équipe de Pro B, en demi-finales de Coupe de France, jeudi soir (88-81).
Le CSP, qui a joué les utilités en Euroligue (2 victoires seulement en 10 matches) et qui a été sorti dès les quarts de finale de la Leaders Cup en février, n'a donc plus que le championnat pour décrocher un titre cette saison. "Je tiens à remercier Jean-Marc pour tout ce qu'il a apporté. Mais on a redistribué les cartes pour garder le titre", a insisté en conférence de presse Frédéric Forte, cité par un journaliste du quotidien régional Le Populaire. Philippe Hervé, qui était en année sabbatique après avoir été coach d'Orléans pendant neuf ans, aura donc la lourde tâche de conduire le CSP sur la voie d'un doublé qu'aucun club en France n'a réussi depuis Pau-Orthez, champion de France en 2003 puis 2004. "Je suis très honoré que Fred (Forte) ait fait appel à moi. C'est une vraie satisfaction de faire partie de ce club", a-t-il reconnu.
A Limoges, Hervé va devoir gérer un effectif riche (Adrien Moerman, Léo Westermann (photo ci-dessus à droite), Mickaël Gelabable, Pape Philippe Amagou,...) et "s'acoquiner" avec le président Forte, dont le comportement à la tête du club n'est pas sans rappeler celui de Jean-Michel Aulas à la tête de l'OL en football : le premier à défendre l'institution et le premier également à faire part de ses critiques envers l'équipe. "Les salles chaudes ne nous réussissent pas. Les salles froides non plus. Il nous reste les salles tièdes", avait-il ironisé sur Twitter après le revers à Rouen. Après l'élimination au Portel, il avait également parlé de "défaite inacceptable". Hervé débutera sa (délicate) mission à Cholet, lundi prochain. Bon courage à lui.