Deux jours après leur exploit en quarts de finale face à l'Espagne, les Bleus ont été battus en demi-finales de la Coupe du monde par la Serbie, vendredi soir, à Madrid (90-85). Menés de 14 points à la pause (46-32) et encore de 15 à la fin du troisième quart-temps (61-46), les joueurs de Vincent Collet, portés par une incroyable réussite à trois points (9/12 dans le dernier quart-temps) et un exceptionnel Nicolas Batum (35 points), ont réussi à revenir à deux longueurs à 16 secondes de la fin mais ont finalement échoué face à une Serbie portée par Milos Teodosic (24 points) puis par Bogdan Bogdanovic dans le dernier quart-temps. L'équipe de France affrontera la Lituanie, samedi (18h00), lors du match pour la médaille de bronze. Mais que de regrets !
Une première période à l'envers. On le savait. On savait que ce serait difficile de reproduire la même intensité défensive que celle mise jeudi, en quarts de finale, face à l'Espagne. On savait aussi que cette équipe de France-là, privée de plusieurs éléments majeurs, à commencer par Tony Parker, n'avait aucune marge sur une grande nation du basket comme la Serbie.
Mais personne ne pouvait imaginer que les joueurs de Vincent Collet seraient mis sous l'éteignoir d'entrée par les Serbes, qu'ils avaient battus (d'un point) lors de la phase de poules (74-73). Profitant du laxisme français en défense et de leur maladresse en attaque (balles perdues à foison, tirs à trois points manqués en pagaille), les Serbes ont rapidement mené de dix longueurs (20-10, 8e minute) avant de creuser petit à petit l'écart : 14 points à la mi-temps (46-32), 15 à la fin du troisième quart-temps (61-46).
Un quatrième quart-temps de feu. Ça, c'était avant le réveil tonitruant des Bleus, qui ont inscrit la bagatelle de 39 points (!) lors du dernier quart-temps. S'appuyant sur une insolente réussite sur les tirs primés, ils ont petit à petit grignoté leur retard : -10 à dix minutes de la fin, -6 à 6 minutes, -4 à 5 minutes... Ils ont même eu l'occasion de revenir à un petit point seulement mais Thomas Heurtel, impeccable jusque là sur la ligne, a manqué son deuxième lancer franc. A l'image d'une Serbie restée maîtresse de ses nerfs, Nikola Kalinic, lui, n'a pas manqué les deux suivants et a remis son équipe à deux possessions d'écart (86-82). La dernière possession française, à 16" du terme, a été mal négociée. Et le temps des regrets pouvait commencer.
Raduljica inscrit le panier le plus étonnant (et le plus chanceux) du match (à 0'21") :
"Il y a forcément de la déception", analysait à chaud sur Canal+Sport Boris Diaw, le capitaine des Bleus. "Les Serbes méritent de gagner ce match, ils ont joué plus dur. On ne peut s'en vouloir qu'à nous-mêmes." Auteur d'une performance "Parkeresque" (35 points à 8/12 à trois points !), Batum, lui non plus, ne se voilait pas la face. "Il y a des regrets, oui", confiait-il. "Après la performance de mercredi (face à l'Espagne, ndlr), on n'était pas prêts aujourd'hui. On a laissé les Serbes se mettre en confiance. On est déçus maintenant mais on peut quand même marquer l'histoire demain (samedi)."
L histoire peux être encore écrite, 18h demain pour une médaille contre la Lituanie. Restons tous ensemble! #teamFrance— Nicolas Batum (@nicolas88batum) September 12, 2014
Les Bleus affronteront la Lituanie avec l'objectif de remporter la première médaille mondiale de l'histoire du basket français. Cela viendrait couronner un tournoi aussi étonnant qu'inoubliable.