Jamais deux sans trois ? Hussein Bayram espère que non. Pour sa troisième tentative dans sa quête de titre continental des super welters, le Français se déplace vendredi soir en République tchèque, pour y défier le champion actuel, le Tchèque Lukas Konecny. Âgé de 35 ans, Bayram n'a plus le droit à l'erreur. "C'est le combat de ma carrière. C'est maintenant ou jamais." Hussein Bayram (34 victoires, dont 19 par K.O. ; 3 défaites) n'a plus de temps. À 35 ans, l'expérimenté Français doit "passer par Lukas Konecny", vendredi soir, s'il veut "vraiment percer". Ce championnat d'Europe des super welters, tant attendu par l'Isérois, compte aussi comme une demi-finale mondiale. "Celui qui gagnera aura sa chance" contre l'Ukrainien Sergei Dzinziruk, tenant du titre WBO. "Je suis prêt, annonce le quintuple champion de France entre 2002 et 2004. Au poids, je suis bien. Physiquement, je suis bien. Je suis bien sur tous les points." Bayram, qui se dit "très technique", "très longiligne", a tout fait pour. Il s'est préparé pendant "trois mois", à la Villeneuve, le quartier le plus au sud de Grenoble. "J'ai disputé environ 150 rounds avec une dizaine de sparring-partners différents, dont Jimmy Colas". Il est donc descendu à Istres (Bouches-du-Rhône), le QG de son principal partenaire d'entraînement, dont le style de boxe se rapproche de celui du Tchèque, afin de voir "où j'en étais" et "m'adapter à Konecny". Bref, pour ce qui constitue sûrement l'une des dernières grosses opportunités de sa carrière, l'intéressé apparaît plus que jamais "motivé". Mais sa volonté lui suffira-t-elle à envoyer au tapis l'actuel champion d'Europe (46 victoires, dont 22 par K.O. ; 3 défaites), "qui est physique, qui a une garde assez hermétique, qui ne lâche pas l'affaire" ? "Il est à ma portée", répond du tac au tac Bayram, dont c'est la troisième tentative européenne. Aussi ce dernier, parti dès mardi matin en République tchèque, ne craint-il pas l'ambiance hostile qui l'attend à Usti nad Labem. "Ça va jouer en sa faveur, mais bon, avec l'expérience que j'aie, j'ai déjà supporté la pression. Je ne me prendrai pas la tête par rapport au fait que ce soit chez lui ou chez moi, on est sur un ring !"