ROLAND-GARROS - Le Français est qualifié après l'abandon de Gulbis.On l'avait presque enterré avant l'heure. Julien Benneteau, l'un des joueurs français capables de franchir quelques tours à Roland-Garros, avait payé au prix fort lors du tirage au sort du tableau le fait de ne pas être tête de série. Trente-neuvième mondial, le Bressan, quart-de-finaliste à Paris en 2006, devait se coltiner dès son premier match le talentueux et dangereux Ernests Gulbis, celui-là même qui avait fait mordre la poussière à Roger Federer à Rome avant de prendre un set en demi-finale à Nadal.Mais la vérité du terrain, dimanche sur un court Suzanne-Lenglen baigné de soleil, a été toute autre. Vainqueur de seulement deux matches sur terre battue cette année, Benneteau est entré sur le court en conquérant, déterminé à ne pas se laisser impressionner par l'un des plus purs talents du circuit. "Ces derniers temps je n'avais pas forcément gagné beaucoup de match mais j'ai bien eu le temps de me préparer, expliquait-il après coup. J'ai pu faire du bon boulot. Je me sentais prêt pour ce tournoi et je n'avais pas d'appréhension particulière." Et c'est en se montrant patient, l'une de ses forces, qu'il a réussi à pousser progressivement Gulbis à la faute. Moins tranchant dans ses coups, mais très précis, le Français prenait le meilleur départ (2-0) avant d'immédiatement gaspiller son avance (2-2). Mais un nouveau break effectué dans le septième jeu lui permettait de faire la course en tête (6-4). "Je ne ressens aucune frustration"Agacé, le Letton ne parvenait plus à contenir sa frustration trois jeux plus tard lorsque ses jets de raquette marquaient la perte, pour la troisième fois de l'après-midi, de sa mise en jeu. C'est à 2-1 pour le Français que la rencontre allait prendre un virage décisif. Sur un appui, Gulbis ressentait une douleur derrière la cuisse droite et appela aussitôt le docteur avant de quitter le court quelques minutes. Ovationné par le public durant cet entracte improvisé, Benneteau tenait sa victime au bout de sa raquette. Pas question de laisser la tête de série 23 reprendre espoir. Et quand, trop diminué, le Letton concédait la deuxième manche (6-2) puis son engagement dans la foulée, l'heure de la poignée de main arrivait plus tôt que prévu. Au moment de revenir sur sa performance, Benneteau mettait presque de côté le fait de s'être imposé sur abandon. "Il se blesse à un moment donné mais je suis déjà devant. Je ne ressens aucune frustration, ça ne m'arrive pas souvent de gagner en trois sets en Grand Chelem. Je crois même que c'est la première fois..." Voilà en tout cas une victoire de référence qui le lance idéalement dans le tournoi parisien. "Je suis conscient d'avoir battu un très bon joueur et d'avoir sorti un très bon match. On sait que c'est un Top 10 en puissance qui revient très fort cette saison. C'est une belle victoire. J'avais un tirage difficile et je suis content d'avoir passé cet obstacle."