Benzema, comme d'habitude. C'était attendu mais le joueur le plus en forme du quatuor offensif de l'équipe de France a, une nouvelle fois, fait la différence, vendredi soir, en Albanie (2-1). Tout un symbole, c'est sur un mouvement collectif avorté aux abords de la surface que l'attaquant du Real a fait la différence. Après avoir récupéré le ballon, il repiqua dans l'axe pour placer une frappe sur laquelle Samir Ujkani s'est un peu troué (11e). Sept minutes plus tard, il délivra la passe décisive pour Yann M'Vila qui enroula joliment son tir du pied droit (18e). A 2-0, on croyait le match plié, d'autant que les Bleus accaparaient le ballon. Mais c'était avant une deuxième période flirtant avec le catastrophique.
Les Bleus s'imposent 2-1 en Albanie :
Kaboul la tête à l'envers. Après une première mi-temps plutôt maîtrisée, les Bleus n'ont pas été loin de toucher le fond en seconde période. On ne jouait pas depuis une minute quand Erjon Bogdani profita d'une incompréhension entre Eric Abidal et Younes Kaboul pour tromper Hugo Lloris entre les jambes (46e). Peu à l'aise dans ses crampons, Kaboul, qui rata son dégagement sur le but, fut à l'origine de la première grosse occasion albanaise, sur laquelle Hamdi Salihi trouva la barre transversale (12e). Décidément peu en réussite, le défenseur de Tottenham trouva le poteau sur corner (83e). Mais il ne s'agit pas d'accabler l'ancien Auxerrois. Son compère en défense centrale, Eric Abidal, n'a guère été plus rassurant et les deux latéraux, Patrice Evra et Anthony Réveillère, ont eu du mal à (bien) occuper leurs couloirs.
Cana, capitaine fracasse. Le ton a été donné dès la première minute de jeu. Lorik Cana, qui venait pourtant de lire quelques secondes auparavant une ode au fair-play, est allé découper Franck Ribéry sur le flanc droit de la défense albanaise. L'ancien Marseillais et Parisien, brassard jaune sur le biceps, n'a pas donné son reste pour aller chatouiller les attaquants français, à commencer par "Francky", qui fut son équipier à l'OM entre 2005 et 2007. Mais le natif de Pristina, au Kosovo, s'est aussi comporté en taulier, à tel point qu'on s'est demandé à certains moments s'il n'y avait qu'un seul Cana sur le terrain. A la 65e minute de jeu, la nouvelle recrue de la Lazio Rome a écopé d'un carton jaune... pour contestation.
Et alors ce "Big Four" ? Source de toutes les interrogations avant la rencontre, le "Big Four" à la française Malouda-Nasri-Ribéry-Benzema n'a pas forcément convaincu. Si le dernier a encore marqué et réalisé quelques gestes de classe, comme ce grand pont sur Cana à la 70e minute, les trois autres ont alterné le bon et le moins bon. On retiendra surtout la performance correcte de Ribéry, qui a démontré qu'il avait du jus et qui, sur une accélération dont il a le secret, a même failli offrir un but à Malouda.. Le joueur de Chelsea a, lui, livré une partition assez terne. Son nouveau compère de Premier League, le néo-Citizen Samir Nasri, n'a guère été plus brillant dans un rôle toujours un peu flou. Lui aussi a touché le poteau (85e).
Les Bleus toujours premiers. Malgré sa performance, aux deux visages, la France conserve la tête du groupe D. La Roumanie et la Bosnie ayant toutes les deux gagné, vendredi soir, respectivement au Luxembourg et en Biélorussie sur le même score de 2-0, ces trois équipes devraient se disputer la qualification directe. Une victoire mardi en Roumanie permettrait aux Bleus de faire un pas quasi décisif vers l'Euro...