Un entraîneur qui démissionne, c'est rare. Alors un entraîneur qui démissionne après seulement un match officiel dans la saison... Et pourtant, s'il y avait bien un homme capable de claquer la porte du vestiaire de l'Olympique de Marseille après seulement une rencontre (et une défaite) de Ligue 1, c'est bien Marcelo Bielsa. La carrière du technicien argentin a en effet été jalonnée de plusieurs départs fracassants de ce type et de séparations inattendues.
Au sortir d'une saison où il était parvenu en finale de la Copa Libertadores avec le club argentin des Newell's Old Boys, en 1992, Bielsa avait ainsi quitté "son" club pour... le centre de formation du club mexicain de l'Atlas ! Au Mexique, devenu entraîneur de l'équipe première, Bielsa avait ensuite décidé de quitter les lieux en 1994, deux jours après avoir eu une altercation avec son préparateur physique. Ironie de l'histoire, à Marseille aussi, "El Loco" est parti deux jours après le préparateur physique, le Belge Jan van Winckel, désormais en poste en Arabie Saoudite.
C'est au Mexique, et toujours à l'Atlas, que Bielsa avait signé une mémorable conférence de presse de présentation en 1997. De retour au club, il avait annoncé d'entrée qu'il démissionnait en raison d'un désaccord pour la formation ! Etrange parallèle ici aussi avec l'épisode marseillais : en effet, une prime de 300.000 euros qui devait être assignée à la reconstruction de la cellule de recrutement a visiblement été au cœur du différend décisif avec l'actionnaire principal de l'OM, selon La Provence.
Démission après six matches à l'Espanyol Barcelone. La situation actuelle rappelle également la première expérience de Bielsa en Europe. Après un bref retour en Argentine, au Velez Sarsfield, en 1997-98, "El Loco" avait pris en charge l'équipe de l'Espanyol Barcelone, en Espagne. Après un mauvais début de saison (1 victoire en 6 matches seulement), il avait présenté sa démission.
Quelques jours plus tard, il avait rejoint la sélection argentine, dont il a eu la charge jusqu'en 2004, sa plus longue expérience à la tête d'une équipe à ce jour (six ans). Ses détracteurs pensent que Bielsa a agi de la même façon à Marseille. Désireux de se trouver une porte de sortie, il aurait fait porter la responsabilité de son départ aux dirigeants de l'OM pour pouvoir mieux signer ailleurs. La fédération mexicaine, qui vient de se séparer de son sélectionneur Miguel Herrera, un peu trop volcanique, souhaitait l'enrôler. Mais, lundi, le quotidien Record indiquait que le désormais ex-entraîneur de l'OM avait refusé le poste pour rentrer en Argentine. Insaisissable Bielsa...