Blacks-Bleus, 10 idées noires à chasser

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COUPE DU MONDE - Avant le choc, Europe1.fr rassure les supporters des Bleus.

C'est sans aucun doute le match le plus attendu du premier tour de la Coupe du monde. Samedi, à 10h30, heure française, 20h30, heure d'Auckland, le pays hôte, la Nouvelle-Zélande, affronte le XV de France dans la poule A. Depuis une semaine, beaucoup de choses ont été dites autour de ce choc. Et la plupart ne font pas la part belle aux Bleus. Pour rassurer leurs supporters, Europe1.fr a listé dix idées reçues (et noires) en tentant de les démonter.

Le match n'a aucun intérêt. Avec le Japon, le Canada et les Tonga dans leur poule, il ne faut pas se mentir : la Nouvelle-Zélande et la France sont quasiment assurées de terminer à l'une des deux premières places qualificatives pour les quarts de finale de la compétition. Vu comme ça, l'intérêt sportif de la rencontre paraît donc bien limité. Mais un match de rugby est d'abord un combat, une affaire d'orgueil, et compte-tenu des antécédents entre les deux équipes, cet affrontement, le cinquième en Coupe du monde, ne manque pas de piquant.

La France s’impose en quarts de finale, en 2007 :

Les deux équipes veulent perdre. Ah, le charme des matches de poules, leurs calculs d'apothicaires, leurs visées à long terme... Pour beaucoup, ce Nouvelle-Zélande-France a changé de nature après la victoire de l'Irlande face à l'Australie le week-end dernier. Pourquoi ? Parce qu'en battant les Wallabies, les Verts ont fait un grand pas vers la première place de la poule C. Le perdant du choc Blacks-Bleus se retrouverait ainsi dans une moitié de tableau supérieure 100% Nord supposée plus facile (Irlande, Galles, Angleterre) et le gagnant dans une moitié 100% Sud censée être plus ardue (Afrique du Sud, Australie, Argentine). C'est oublier un peu vite certains matches à venir, comme Galles-Fidji ou Irlande-Italie. Et tous les acteurs de ce match à venir l'ont assuré : ils joueront pour gagner.

Les Blacks sont imbattables. A la Une de L'Equipe de vendredi, pas de "Aux armes citoyens !" ou de "L'exploit à portée de mains", non, on peut lire "Marée noire en vue". Cette accroche pessimiste est celle de la presse française ces dernières heures. Les Blacks, impressionnants contre les Tonga puis contre le Japon, ne vont faire qu'une bouchée de nos "petits Français". Mais c'était déjà la même rengaine avant les deux quarts de finale, celui de 1999 et celui de 2007. Résultat : deux victoires pour la France. Et il ne faut pas oublier que les Blacks ont perdu le Tri-Nations contre l'Australie, elle-même battue par l'Irlande, cette même Irlande que les Bleus ont battue deux fois en préparation. Alors...

Les Bleus battent les Blacks en 1999 :

L'équipe de France aligne une équipe B. Damien Traille (84 sélections), Julien Bonnaire (65 sélections), Lionel Nallet (65 sélections), Dimitri Szarzewski (51 sélections), mais aussi Yachvili, Parra, Dusautoir ou Médard... Ça, une équipe B ? Le New Zealand Herald, qui a vainement tenté de déclencher une polémique à quelques jours de ce match en moquant les choix de Marc Lièvremont, n'a visiblement retenu que le choix étonnant de titulariser Morgan Parra à l'ouverture plutôt que François Trinh-Duc. C'est certes une première au coup d'envoi mais le duo Yachvili-Parra a déjà achevé les deux premiers matches des Bleus. Equipe B ? Non. Coup de poker avec la charnière ? Sûrement.

Parra ne fait pas le poids. En titularisant Morgan Parra au poste d'ouvreur aux côtés de Dimitri Yachvili, Marc Lièvremont a fait dire à certains : "tout ça pour ça". Ça, c'est-à-dire finir avec un demi de mêlée à l'ouverture, haut comme trois pommes (1,80 m), léger comme une plume (83 kg), prêt à se faire désosser par la troisième ligne blacks, à qui il rend en moyenne 13 centimètres et 28 kilos. D'un point de vue statistique, difficile de contredire les sceptiques. Mais le rugby n'est pas qu'un sport de gros bras et la filouterie et l'agilité de notre numéro 10 pourraient nous aider à déjouer les pronostics.

Le haka leur donne un avantage psychologique. Haka par-ci, haka par-là. Depuis le début de la Coupe du monde, on parle plus du haka que d'essais ou de pénalités. Pourtant, la réalité est celle-là : lors de son exécution, les Néo-Zélandais ne marquent aucun point. Cela leur offre un avantage psychologique, dit la légende. Oui, si on le subit. Pour l'esquiver lors des deux derniers rendez-vous mondiaux, les Bleus avaient repris une Marseillaise en 1999 et avaient formé une figure tricolore avec des tee-shirts en 2007. Avec deux succès à la clé... Cette fois, ils ne semblent pas avoir prévu de réponse particulière au haka. Pour se décontracter, on leur conseille de penser à cette version du "Kapa o Pango" par les stars des jeux vidéo, les "Lapins crétins". Avec ces images en tête, ils n'auront plus peur.

Les Bleus vont peut-être devoir penser à ça :

L'Eden Park est une citadelle imprenable. Stade de la finale de la Coupe du monde 1987, lieu de l'unique sacre mondial des All Blacks face à la... France, l'Eden Park jouit depuis plus de vingt ans d'une aura sans équivalent. Et s'ils ont à nouveau battu les Bleus dans leur antre d'Auckland en 1989 et 2007, les Kiwis ont également connu la défaite, en 1994. Cette année-là, les Bleus s'étaient imposés sur le fil (23-20) grâce à l'"essai du siècle" signé Jean-Luc Sadourny.

Sadourny inscrit l'"essai du bout du monde" :

Les "Blacks" sont tous des "backs". Les Néo-Zélandais ont la réputation de se passer le ballon comme personne, ce qui leur avait valu, selon la légende, le surnom originel de "All backs", pour "back" qui désigne le poste d'arrière, avant de devenir "All Blacks" suite à une erreur typographique. Alors, certes, Ma'a Nonu ou Richard Kahui ont du ballon et des "cannes" mais les Français ne sont pas manchots non plus. Pensez donc, la ligne de trois-quarts sera composée samedi de Vincent Clerc, Aurélien Rougerie, Maxime Mermoz et Maxime Médard, avec Damien Traille au poste d'arrière. Et comme si tout ce talent de suffisait pas, Marc Lièvremont aura à sa disposition sur le banc l’expérimenté Cédric Heymans, qui en connaît un rayon en matière de "cassage de reins" néo-zélandais, comme le prouve son essai inscrit face aux Blacks lors de la tournée des Bleus en 2009.

Heymans inscrit un essai splendide face aux Blacks en 2009 :

Dan Carter est le meilleur buteur du monde. A la lutte avec Jonny Wilkinson pour être à l'issue de cette Coupe du monde le meilleur réalisateur de l'histoire, Dan Carter est souvent considéré comme le meilleur buteur du monde. Et alors ? Oui, la Nouvelle-Zélande a un grand buteur mais le France en a deux ! Car, pour expérimentale qu'elle soit, la charnière Yachvili-Parra en a en effet sous le pied.  Les deux Français figurent ainsi au premier et troisième rangs de cette Coupe du monde en termes de réussite sur leurs tentatives (9/10 pour Parra, 7/9 pour Yachvili). On peut donc partir au combat. On a les pieds armés.