EQUIPE DE FRANCE - Le nouveau sélectionneur s'exprimera devant la presse mardi à 11 h. Personne ne l'a vu depuis le 25 mai dernier, date de sa dernière apparition publique à Calais à l'occasion du dixième anniversaire de l'épopée du club calaisien en Coupe de France. Le lendemain, Laurent Blanc était attendu à la Fédération française de football (FFF) pour signer son contrat de deux ans, soit jusqu'au terme de l'Euro 2012. Deux jours plus tard, il partait en vacances tandis que les Bleus allaient bientôt eux aussi se transformer en touristes en Afrique du Sud. Vendredi dernier, après un mois de silence quand ses anciens coéquipiers champions du monde en 1998 donnaient tous leurs avis sur la débâcle française lors de la Coupe du monde, l'ancien entraîneur de Bordeaux a été officiellement nommé sélectionneur de l'équipe de France, la "bonne nouvelle" de cette réunion extraordinaire du Conseil fédéral à écouter Jean-Pierre Escalettes, le président démissionnaire de la Fédération française de football (FFF), maintenu bon gré mal gré à son poste pour expédier les affaires courantes jusqu'au 23 juillet prochain. Ce mardi, à 11 heures, l'ancien défenseur central de l'équipe de France se présentera devant la presse dans ses nouveaux habits de sélectionneur. A l'heure où le football français traverse l'une de ses plus sérieuses crises existentielles et où la FFF se cherche un patron, la seule présence du "Président" rassure et invite à tourner la page. L'une des rares satisfactions que voulait bien retenir Jean-Pierre Escalettes vendredi dernier. "Il y avait les risques (à le nommer avant la Coupe du monde, ndlr), je les ai pris, mais que se passerait-il maintenant si nous n'avions pas signé un contrat pour les deux ans à venir ?", s'interrogeait-il. "C'est vrai que ça a été difficile à gérer, que ça n'a pas toujours été parfait au niveau de la communication, mais au moins, ce problème est résolu." Attendu comme le messie Un drôle de chantier attend désormais l'intéressé. La composition de son staff est réglée et sera annoncée ce mardi lors de sa première prise de parole. "Je sais ce qu'il veut puisque je suis en charge de préparer la mise en oeuvre de l'arrivée de ses futurs collaborateurs", reconnaissait vendredi Jacques Lambert, le directeur général de la FFF sans en dire plus pour ne pas couper l'herbe sous le pied du nouveau sélectionneur, dont on sait déjà qu'il sera entouré de son fidèle adjoint, Jean-Louis Gasset, et de Marino Faccioli, manager débauché à Lyon. A bientôt un mois du prochain rendez-vous de l'équipe de France contre la Norvège, ce dossier était sa première priorité mais ne représente qu'une minuscule finalité devant les échéances qui l'attendent, lesquelles ne seront malheureusement pas seulement sportives avec le début des éliminatoires de l'Euro 2012, le 3 septembre contre la Biélorussie, et la préparation de plusieurs matches amicaux de prestige (Brésil, Angleterre, Portugal et Allemagne). "Son rôle sera celui de tout sélectionneur, ce sera de définir le projet sportif donnant les meilleures chances de performances à l'équipe de France. Laurent Blanc aura la responsabilité pleine de ce projet sportif", rappelle Jacques Lambert. Ou dit autrement par Florent Malouda, qui n'a pas mâché ses mots à l'encontre de Raymond Domenech dans un entretien accordé samedi à L'Equipe mag, "l'important est d'en venir à un fonctionnement normal, tendu vers la performance. Le sélectionneur doit exprimer sa façon de diriger, sa stratégie. Sa vision tout simplement." Autre sujet pas encore évoqué avec sa hiérarchie, et pour cause, celui de la gouvernance de l'équipe de France, à l'origine du fiasco des Bleus tant en Afrique du Sud que lors de l'Euro 2008 pour beaucoup, définie par Jacques Lambert par "les relations du sélectionneur national et son staff, dont Marino Faccioli, avec les instances fédérales". Et ce dernier de préciser : "Qu'est-ce que la presse a reproché parfois à Jean-Pierre Escalettes, à Raymond Domenech ou à la Fédération française d'une manière générale ? Ce sont les rapports d'autorité flous. C'est ça qu'il faut régler." Et ce n'est pas tout puisque Laurent Blanc devra aussi trancher la question des sanctions à l'encontre des mutins qui ont boycotté l'un des entraînements de l'équipe de France à Knysna. Le nouveau sélectionneur suivra-t-il l'avis très marqué de Lilian Thuram, son ancien coéquipier en équipe de France, qui a notamment réclamé l'éviction à vie de Patrice Evra en équipe de France ? Ou tentera-t-il d'arrondir les angles pour ne pas se couper de joueurs (Ribéry, Malouda, Abidal...) qui pourraient encore servir la patrie ? Laurent Blanc est invité à donner ses premières réponses mardi. Mais seul le temps jugera de sa capacité à sortir l'équipe de France de l'ornière.