Laurent Blanc n'a pu masquer sa déception en conférence de presse après le revers face à la Biélorussie. Laurent, est-ce le scénario catastrophe ? Oui. Pour reprendre la phrase d'un célèbre journal, ce soir, c'était une victoire ou le néant, je vous laisse le choix de dire ce qui s'est malheureusement passé. On ne commence pas de la meilleure façon, si on analyse un peu plus le contenu, on voit que la chose la plus difficile en football, c'est de marquer, de concrétiser les périodes de domination, on n'a pas su le faire. Et quand on ne peut pas gagner un match, il ne faut pas le perdre, là, on est arrivés à le perdre, alors qu'il y avait moyen de prendre un point, au moins. Rien ne nous a été favorable ce soir, notamment au niveau des blessures. Dans les périodes difficile, il n'y a rien qui sourit, il faut combattre ça, on va le faire. Comment rebondir après une telle entame ? On ne va pas rester sur ce match, même si c'est beaucoup de déception, partagée par les joueurs. On pensait prendre des points contre la Biélorussie, on en a zéro, c'est une grosse contre-performance. Maintenant, il faut se remobiliser, réfléchir à certains choix que je vais devoir faire dès demain, car on perdu Loïc (Rémy) et Louis (Saha), on va voir comment on va pouvoir faire contre la Bosnie qui était un match important, et l'est encore plus étant donné qu'il y a une défaite. De quoi souffrent Loïc Rémy et Louis Saha ? Pour Loïc, sa blessure semble de nature sérieuse, il a ressenti une violente douleur à l'aine. Et Louis, il a ressenti une violente douleur au mollet, c'est très très très compromis pour le match de mardi pour ces deux joueurs. Cette défaite fait-elle plus mal dans la tête ou dans les jambes ? Les deux. Quand vous perdez, c'est une grande déception, mais les coups marquent beaucoup plus. Physiquement, on ressent plus la fatigue. Le match à Sarajevo est déjà décisif ? II est important, mais il y aura des matches décisifs jusqu'à la fin des éliminatoires, on s'aperçoit qu'il y a ce soir un résultat nul au niveau de la Roumanie (1-1 face à l'Albanie, ndlr), le nul ce soir aurait été moyen certes, mais il nous aurait permis d'ouvrir notre compteur, chose que l'on n'a pas faite, il faudra le faire impérativement mardi. "S'il y a un bon point à décerner ce soir, c'est pour le public français." Écoutez Laurent Blanc au micro de Jean-Charles Banoun : Sortez-vous tout de même du positif de ce match ? C'est difficile ressortir quelque chose de positif quand on perd, je regarderai le match ce soir, il y a certainement des choses qui me plairont, mais en foot, même si l'équipe plaît, il faut qu'elle concrétise au niveau du score. On a été un peu maladroits et naïfs sur le but qu'on prend. Ce sont des erreurs de jeunesse, compréhensibles car certains fêtaient leur première sélection, mais on espérait gagner ce premier match, on n'y est pas arrivés. Craigniez-vous ce contre ? On n'est jamais à l'abri de prendre un contre, mais je vais prendre mal à la tête quand je vais revoir le but, car il y a des situations où on pouvait éviter ce but. Comme je l'ai dit à Hugo (Lloris), c'est très frustrant de ne pas avoir un arrêt à faire du match et de prendre ce but. Dans un match, il faut être décisif à la fois en position offensive et défensive, on ne l'a pas été. A quoi attribuez-vous ce manque de réalisme ? Avant le match, j'avais regardé le nombre de sélections et de buts de mes joueurs. On était privés de notre meilleur buteur en équipe de France, Karim (Benzema, forfait), et les deux meilleurs buteurs, Saha et Malouda, avaient quatre buts. C'est dur, il va falloir digérer tout ça. Expliquez-vous aussi le but encaissé par un manque de repères en défense ? Certainement, quand tu as des certitudes au niveau défensif, ça se passe toujours mieux. Là, la défense n'a pas eu tellement de travail, mais on n'est jamais à l'abri d'une passe en retrait ou un but, on l'a appris à nos dépens. Vos craintes liées aux absents pour cause de suspension se vérifient-elles ? On le savait avant le match, je pensais qu'on pouvait faire abstraction de ça et dominer cette équipe, on ne l'a pas fait car on n'a pas concrétisé. Des joueurs pour conserver et bien faire circuler le ballon, on en a vus ce soir, mais des joueurs capables de faire la différence dans les vingt derniers mètres, on ne les avait pas forcément. Qu'avez-vous pensé de l'accueil du public du Stade de France ? Le public est venu très nombreux, il a donné de la voix, je suis désolé pour eux de ne pas avoir pu concrétiser son bon comportement. Mais s'il y a un bon point à décerner ce soir, c'est pour le public français.