Le sélectionneur est satisfait du comportement des Bleus avant d'affronter la Biélorussie. Avez-vous choisi le capitaine qui portera le brassard vendredi soir ? Non, pas encore. Ma réflexion suit son cours, il reste un peu de temps, notamment un entraînement cet après-midi (jeudi), je prendrai ma décision demain en fin d'après-midi. Cela se jouera-t-il entre Malouda et Sagna, avec lesquels vous avez beaucoup parlé cette semaine ? Non, pas seulement entre ces deux hommes. Vous vous focalisez beaucoup sur le nom du capitaine, je peux le comprendre, mais il faut du temps pour connaître les joueurs, les hommes, qui sont capables de l'être. Tout rentre en ligne de compte: l'expérience, le vécu, la situation géographique sur le terrain, importante à mes yeux, mais surtout la capacité à être un bon capitaine. Cette semaine, on vous a vu reprendre des joueurs qui laissaient leur bouteille d'eau sur le terrain après l'entraînement, vous faut-il aussi refaire leur éducation ? Il y a beaucoup de choses à faire... Mais il y a des choses mises en place sur le terrain qui sont valables aussi dans la vie de tous les jours. C'est normal que des joueurs qui utilisent des bouteilles se préoccupent de les ramasser en fin d'entraînement. Que vous ayez remarqué cette scène me surprend, mais j'espère qu'elle deviendra habituelle. Estimez-vous avoir eu plus de temps pour préparer ce France-Biélorussie ? Oui, un peu plus que face à la Norvège, mais guère plus. La décision de l'UEFA de jouer vendredi et mardi, le seul problème, c'est que le jour de rendez-vous est le même, donc on perd un jour de travail. Dans notre position, on l'aurait bien pris. La seule séance constructive était celle de mardi, puisque mercredi, c'était l'avant-veille de match, il faut déjà un peu relâcher, et aujourd'hui la veille, on travaillera surtout sur la vivacité, avec un peu de mise en place. Une journée de plus aurait été préférable, mais tout le monde est à la même enseigne, c'est comme ça, et au mois d'octobre, on aura un jour de plus au niveau de la première semaine. Comment vivez-vous avec le passé récent de cette équipe de France ? Le passé ne m'intéresse pas. La base de travail est sensiblement la même, après, dans le contenu, les discours, les relations que l'on peut mettre en place avec les joueurs, j'estime que depuis lundi, ils ont, c'est même une certitude, envie de venir à Clairefontaine. L'état d'esprit et la motivation sont là, je n'ai qu'à me féliciter du comportement. Maintenant, il reste le plus important, le traduire sur le terrain. Si on y arrive, ce sera une belle semaine. "Il y aura de la taille" Vous allez retrouver le Stade de France, dix ans après y avoir pris votre retraite internationale, l'émotion sera-t-elle la même ? Demain, je crois que je mettrai l'émotionnel dans la poche et je fermerai la poche. Ce qui compte, c'est qu'on ait préparé du mieux possible ce rendez-vous qui peut conditionner le reste. Mon émotion personnelle, même si ça fait toujours plaisir de revenir au Stade de France, sera surtout basée sur la motivation et la préparation du match pour se donner les moyens de le gagner. Quelles armes allez-vous utiliser pour retirer une éventuelle mauvaise pression qui pourrait peser sur vos joueurs, notamment les nouveaux ? Ils ne me semblent pas paralysés. Après, le contexte de demain, le début de compétition, le Stade de France, avec pas mal de monde - j'espère qu'au fil du match, le public sera derrière son équipe -, les joueurs savent ce qu'on attend d'eux, notamment au niveau du comportement et de l'état d'esprit, j'espère qu'ils ajouteront des qualités footballistiques. Avez-vous spécialement travaillé les coups de pied arrêtés, sachant que l'équipe prend pas mal de buts de cette façon ? Oui, les coups de pied arrêtés sont prévus au programme aujourd'hui, défensifs et offensifs, car c'est aussi un moyen de mettre des buts. Il y a un état d'esprit à avoir, mais aussi de la taille à mettre. Si tu marques quelqu'un de 20 centimètres de plus que toi, ça va être difficile. Donc je pense que demain dans l'équipe de France qui débutera, il y aura de la taille... "Je leur ai donné les paroles de la Marseillaise" Jérémy Ménez sera peut-être titulaire, qu'en attendez-vous ? C'est un joueur très talentueux, on le sait depuis très longtemps. Quand il évoluait en France, notamment à Sochaux, on était tous unanimes pour reconnaître son talent, à Monaco c'était plus difficile, son départ à la Roma n'a pas été facile, mais depuis un an et demi, il met toutes ses qualités individuelles au service du collectif. Il a cette faculté à amener du danger, il a une technique en mouvement très importante. Il offre une palette de mobilité, il peut jouer à droite, à gauche, dans l'axe, c'est un joueur intéressant pour le collectif. Avez-vous demandé cette semaine à vos joueurs de chanter la Marseillaise ? Pas spécialement. On en a dit beaucoup dessus, les gens sont sensibles sur ce sujet. Mais personnellement, j'ai incité les joueurs à la chanter, je me suis permis de leur donner les paroles, car je pense que certains ne les connaissaient pas et donc ne la chantaient pas. Après, chacun est libre de faire ce qu'il veut, mais ils connaissent ma façon de penser. Donc si on la connaît, c'est mieux de la chanter. Signeriez-vous après les deux premiers matches face à la Biélorussie et en Bosnie pour quatre points ? Je ne signe pour rien. D'abord, je prends les matches les uns après les autres, donc on va attendre le premier, après, je vous répondrai pour le second.