Il joue moins. Il marque moins. Mais Karim Benzema fait toujours autant causer. Le Madrilène a fait l'actualité cette semaine, pour des raisons sportives (son manque d'efficacité chronique avec les Bleus) autant que musicales (son refus de chanter la Marseillaise). Vendredi soir, face à la Géorgie au Stade de France (3-1), on l'a retrouvé comme on l'avait quitté. Muet. Lors des hymnes, évidemment, puisqu'il n'a jamais chanté la Marseillaise et qu'il a dit qu'il ne la chanterait jamais. Soit. Mais, plus grave, il est resté muet devant le but aussi.
Benzema manque plusieurs face-à-face :
Sa première mi-temps a synthétisé ses dernières prestations avec les Bleus. Sans réussite depuis onze matches désormais (et auteur de trois buts seulement sur les 23 derniers disputés !), "Benzegoal" a multiplié les approximations, entre cette première passe manquée pour Olivier Giroud à l'entrée de la surface de réparation jusqu'à cette énorme occasion où il dévissa totalement son tir (37e). Un raté salué par une immense bronca. Volatil, le Stade de France, qui, moins d'une heure plus tôt, saluait le nom de l'ancien Lyonnais avec des applaudissements vigoureux lors de la présentation des équipes…
Une dernière frappe dans les nuages
Habitué à évoluer seul en pointe chez les Bleus comme au Real Madrid (quand José Mourinho ne lui préfère pas Gonzalo Higuain), Benzema était cette fois aligné en attaque aux côtés de l'ex-Montpelliérain Olivier Giroud dans un 4-4-2 offensif. Las ! Les deux joueurs se sont rarement trouvés, ou alors c'était pour se percuter, comme sur ce ballon aérien en fin de première période. Guère plus en réussite que son alter-ego jusque-là, Giroud a lui,trouvé la faille juste avant la pause, de la tête. La seconde mi-temps de Benzema fut du même acabit que la première, à savoir de la bonne volonté, c'est certain, du talent dans les décalages parfois, mais également un régiment de passes ratées et quelques duels manqués, comme celui de la 55e minute, alors qu'il s'était retrouvé seul face au gardien géorgien Giorgi Loria.
Même Ribéry, excellent sur son côté gauche, a tenté de lui offrir un but, peu après l'heure de jeu, mais "Benz" a préféré la passe au tir. Raté. Comme une dernière tentative, à la 88e minute de jeu, qui s'est envolée dans le ciel dionysien. Benzema, lui, est resté au sol, sur la pelouse, car son sélectionneur Didier Deschamps a eu la délicatesse de ne pas le sortir pour lui éviter une nouvelle humiliation sonore. Seul le groupe de supporters des "Irrésistibles Français", placé derrière l'un des deux buts, a scandé son nom en fin de match pour le soutenir. Ils ont recueilli des sifflets. Après ces 90 minutes frustrantes, pour lui comme pour nous, Benzema a quitté la pelouse, les bras ballants. Mardi, place à l'Espagne, une équipe contre laquelle il n'a jamais trop réussi...