Qu'il semble loin le temps où supporters et observateurs moquaient le manque de réussite de Karim Benzema sous le maillot de l'équipe de France. 1.222 minutes sans marquer entre juin 2012 et octobre 2013. Durant cette période, l'attaquant du Real Madrid avait traversé l'Euro 2012 comme une ombre. Mais ça, c'était avant.
Car le Benzema de maintenant n'a plus grand-chose à voir avec cet attaquant atone. Dimanche soir, pour son premier match en Coupe du monde - il avait été écarté par Raymond Domenech avant la phase finale de 2010 -, le joueur formé à l'OL a poursuivi sur sa lancée sous le maillot bleu, en signant un doublé et en étant très, très impliqué sur le troisième but, marqué contre son camp par le portier hondurien Noel Valladares. Depuis le match retour face à l'Ukraine et son but du 2-0 lors de ce match décisif vers le Brésil (3-0), Benzema ne s'est plus arrêté de marquer : un but face aux Pays-Bas en mars (3-0), un doublé contre la Jamaïque le 8 juin (8-0) et un autre doublé dimanche.
Benzema inscrit (presque) un triplé contre le Honduras :
"L'objectif : jouer mon football sans pression." En conférence de presse, Benzema a fait allusion aux critiques sur son rendement. "Je suis attaquant, certains me jugent sur le nombre de buts marqués mais moi je le fais sur la manière et je suis content parce que ce soir (dimanche soir), on a très bien joué", a simplement commenté "la Benz", toujours aussi peu loquace face aux micros. "On se met toujours des objectifs dans la tête mais l'objectif était de faire un bon match collectivement, gagner et jouer mon football sans pression."
La pression semble s'être envolée cette saison pour Benzema. Conforté à son poste d'attaquant de pointe du Real Madrid par Carlo Ancelotti, sans doute soulagé par le départ de son "rival" Gonzalo Higuain à Naples, "Benz" a été l'un des hommes clés de la conquête de la Ligue des champions (5 buts, 5 passes décisives) et, même quand le Real a plié, il a souvent été brillant (un doublé en première mi-temps lors du clasico retour perdu par le Real 4-3). Benzema joue désormais son jeu, qui n'est pas seulement celui d'un avant-centre, mais celui d'un joueur de classe mondiale, celui dont la France a besoin depuis le forfait de Franck Ribéry. "Il est libéré, il a fait une grande saison, il arrive ici avec un statut de champion d'Europe", a convenu son coéquipier Yohan Cabaye au micro de BeIn Sports. "Il est bien, il marque ses buts. C'est vrai qu'il est en forme et il est heureux d'être ici."
1998 - @Benzema est le 1er joueur à marquer un doublé pour la #FRA en Coupe du Monde depuis Zinedine Zidane en finale 1998. Cocorico.— OptaJean (@OptaJean) June 15, 2014
Et ça se voit. Son penalty, parfaitement exécuté, et sa frappe sur un pas, sous la barre, sur le but du 3-0 respirent la confiance. Et sa volée sur l'ouverture du susnommé Cabaye aurait mérité un (encore) meilleur sort que celui de finir comme but contre son camp du malheureux portier hondurien. Benzema, 47e buteur tricolore en Coupe du monde, pourra se consoler en se disant qu'il a marqué l'histoire de la compétition en devenant le premier joueur à se voir accorder un but après l'intervention de la "goal line technology", la fameuse GLT, déjà utilisée dans le championnat d'Angleterre par exemple.
Mais cela ne l'a pas ému outre-mesure. "Je tire et le ballon tape le poteau puis touche le gardien", a-t-il simplement décrit. "Je vois que la balle passe la ligne. Je ne sais pas si c'est bien pour le football d'avoir les télés comme ça, mais l'essentiel c'est qu'on ait gagné." En tout cas, ce qui est bien pour le football, et en particulier pour l'équipe de France, c'est d'avoir un Karim Benzema à ce niveau.
EN IMAGES - France-Honduras : le match en six photos
LE FILM DU MATCH - Benzema met les Bleus sur orbite
REACTION - Benzema "content et fier" de lui