Deux matches à domicile d'affilée. Une victoire pouvant être synonyme de qualification d'abord. Un point nécessaire à prendre contre le rival direct ensuite. Oui, la situation actuelle de l'équipe de France dans son groupe de qualification à l'Euro 2012 rappelle étrangement celle des Bleus à l'automne 1993, lors de leur lutte infructueuse pour décrocher un billet pour la Coupe du monde 1994. Alors France-Albanie et France-Bosnie comme France-Israël et France-Bulgarie ? Interrogé sur le sujet, jeudi, le sélectionneur Laurent Blanc a dégagé en touche.
"Cela ne fait pas partie de la préparation. Vu les pépins, on a eu autre chose à faire. Et à part moi et quelques-uns des membres du staff, les joueurs savent ce qui s'est passé mais ne l'ont pas en mémoire. C'est une autre génération. Ce n'est pas plus mal d'ailleurs." "A part moi". Effectivement, "le Président" était aux premières loges sur le but d'Emil Kostadinov qui avait privé la France du Mondial aux Etats-Unis.
Emil Kostadinov inscrit le but vainqueur de la Bulgarie :
Mais avant ce célébrissime contre, il y avait eu un match, un mois plus tôt, qui aurait pu permettre à l'équipe de France de se qualifier. En effet, une victoire contre Israël garantissait aux Bleus un voyage outre-Atlantique. Après avoir mené 2-1 grâce à une frappe splendide de David Ginola, les Bleus de Gérard Houllier avaient dévissé et encaissé deux buts en dix minutes (83e et 90e+3).
Contre l'Albanie, vendredi, un adversaire du calibre d'Israël, il faudra éviter un tel dérapage. Une victoire ne serait pas synonyme de qualification mais offrirait seulement la garantie de disputer la "finale" contre la Bosnie en position de force. Seul un succès des Bleus, conjugué à une défaite des Bosniens contre le Luxembourg, les qualifierait pour l'Euro. Assez improbable.
Israël bat la France dans le temps supplémentaire :
Comme pour réveiller d'anciennes blessures, Laurent Blanc a décidé de faire évoluer l'équipe de France dans un 4-4-2, avec deux attaquants de pointe, sans doute Rémy et Gomis, un schéma de jeu qui n'avait guère réussi à Gérard Houllier à l’automne 1993, avec son duo Cantona-Papin. En outre, sans être aussi délétère qu'en 1993, lorsque l'antagonisme entre le PSG et l'OM avait tendance à gangréner le groupe, l'ambiance au sein de l'équipe de France s'est détériorée ces dernières semaines, chacun exprimant ses envies, à gauche ou à droite...
Mercredi, Samir Nasri a évoqué un "malentendu" pour qualifier sa passe d'armes avec Laurent Blanc et a accusé les médias de l'avoir "tué". Ah, le champ lexical du meurtre… Cela nous rappelle le "crime contre l'équipe de France" dont avait été accusé Ginola, qui avait perdu le ballon sur l'action du second but bulgare.
Alors, certes, vendredi et mardi, c'est une qualification à l'Euro qui se jouera et, même en cas de contre-performance(s), l'équipe de France pourra toujours passer par les barrages. Mais, si le score est favorable, on conseillera quand même aux joueurs français de conserver le ballon près du poteau de corner dans la dernière minute de jeu...