La France va-t-elle perdre l'une de ses meilleures chances de médaille lors des prochains championnats du monde, à Shanghai (24-31 juillet) ? Le risque existe. Car le torchon brûle actuellement entre la Fédération française de natation (FFN) et Frédérick Bousquet, champion d'Europe 2010 sur 50 m et triple médaillé mondial en 2009.
"S'il continuent de me tendre des pièges comme ça, c'est sûr qu'à un moment donné, on va aller au clash et je vais arrêter d'être en équipe de France", a déclaré le compagnon de Laure Manaudou au micro d'Europe 1, quelques minutes avant d'aller s'entraîner à la piscine de Schiltigheim, dans le Bas-Rhin, où débutent mercredi les Championnats de France, qualificatifs pour les Mondiaux.
Comment en est-on arriver là ? La bisbille est classique dans l'histoire de la natation. Bousquet souhaite la présence à ses côtés de son entraîneur Brett Hawke lors des prochains Mondiaux. Pour le DTN de la fédé, Christian Donzé, la présence du coach américain n'est "pas envisageable", car elle provoquerait automatiquement la mise à l'écart d'un entraîneur français. Alors, forcément, Bousquet l'a mauvaise.
"Je mérite certaines choses", considère Bousquet :
"Je ne suis pas en train de faire un caprice. Je suis en train de me dire : "je mérite certaines choses et un certain confort à l'arrivée en compétitions internationales", souligne Bousquet, qui cite la réussite de ses pairs pour justifier sa demande.
"Est-ce qu'Alain (Bernard) aurait été champion olympique à Pékin sans Denis (Auguin) à ses côtés pour le récupérer après le relais et le remettre d'aplomb pour le 100 m ? On ne sait pas. Demandez à l'athlète. Demandez à Laure (Manaudou, sa compagne) par rapport à Philippe (Lucas) à Athènes (en 2004). Je ne suis pas en train de me comparer à eux, ce sont d'énormes champions mais ça fait partie de leur réussite, des ingrédients d'une réussite. J'aimerais bien les avoir ces ingrédients là à un moment donné", a-t-il espéré. "Je me dis "t'arrives à la fin, gueule quoi, fais-le savoir". Voilà qui est fait.