Vainqueur du dernier Grand Prix homérique au Canada, Jenson Button aborde le retour en Europe, dimanche à Valence, dans le meilleur état d'esprit possible. Pour le Grand Prix d'Europe - justement - le Britannique espère confirmer son retour en grâce, avec en ligne de mire le titre de champion du monde. Pourtant, 60 points le séparent encore de Sebastian Vettel. 60 points, ce n'est rien. Même quand le leader du championnat du monde s'appelle Sebastian Vettel. Tel est l'état d'esprit de Jenson Button, complètement requinqué par son incroyable victoire au Canada il y a dix jours. Passé deuxième au classement pilotes, le Britannique y croit. Et après tout, il serait bien dommage de ne pas vouloir surfer sur la vague de cette si belle course de Montréal, dont le scénario pourrait laisser des traces. Elles sont négatives pour son coéquipier Lewis Hamilton - qui a dû abandonner après un accrochage un peu limite avec... Button - mais McLaren peut largement se consoler avec le retour au premier plan de Button, qui demeure le dernier champion du monde en titre avant Vettel. "La semaine a été fantastique au Canada, confirmait-il mardi sur le site de la F1. J'ai coupé quelques jours tout de suite après la course. Le timing était parfait, ça m'a permis de me rappeler tous les souvenirs de ce week-end et de réfléchir à cette course incroyable." Victorieux de sa première course depuis plus d'un an, à savoir le Grand Prix de Chine en avril 2010, Button voit à nouveau la vie en rose et se prend à rêver. "On a prouvé qu'on pouvait se battre avec Vettel et on sait qu'on peut se battre pour être champion du monde." Pour autant, les Red Bull sont toujours plus performantes en qualifications, et l'histoire sens dessus dessous du Canada ne se répètera évidemment pas tous les week-ends. "Des caractéristiques proches de Montréal ou Monaco" Si Button a réussi à tenir Vettel à Montréal - et même à le dépasser au final - les conditions météo et l'interruption de course de plus de deux heures n'y sont pas pour rien, tout comme les six apparitions de la voiture de sécurité. Sur le sec et dans des conditions normales, le résultat n'aurait probablement pas été le même. Pour que l'ancien pilote Brawn GP matérialise ses ambitions, sa monoplace devra donc améliorer ses caractéristiques intrinsèques. Dès ce week-end à Valence. "Le truc, ce sera d'être assez performant en course pour surmonter toutes les difficultés potentielles en qualifications." Le "truc", en effet, paraît assez simple vu comme ça. Mais ce ne sera pas si facile, bien sûr. Pourtant, si Button veut terminer champion du monde, il va falloir terminer régulièrement devant Vettel. Et terminer devant Vettel, cette année, ça veut dire gagner. "J'ai fait une bonne course l'an dernier à Valence et je pense que les caractéristiques de la piste sont assez proches de Montréal ou Monaco, donc je suis confiant." Parti septième, Button était parvenu à grimper sur le podium du Grand Prix d'Europe 2010 en prenant la troisième place de la course. "C'est un endroit où il est difficile de doubler, et même s'il y aura encore deux zones DRS, je ne pense pas que ça rendra les choses plus faciles en course." Mieux vaudra donc, quand même, ne pas galvauder ses chances dès le samedi en démarrant trop bas sur la grille. Surtout qu'une augmentation de salaire est aussi en jeu. Selon le Daily Mirror, les émoluments du Britannique pourraient passer de 9 millions à 11 millions d'euros annuels, dans le cadre d'un nouveau contrat de deux ans. Face aux rumeurs de départ chez Ferrari, démenties par l'écurie italienne, McLaren compte mettre les formes pour conserver son autre champion du monde. Dans ce contexte, et avec les promesses que Button a lui-même émises, un faux pas serait vraiment malvenu.